Ressources en eaux: l’Algérie a rattrapé son déficit en matière d’accès aux services d’eau potable et d’assainissement

Ressources en eaux: l’Algérie a rattrapé son déficit en matière d’accès aux services d’eau potable et d’assainissement

ALGER- Le ministre des Ressources en Eaux, Hocine Necib a indiqué, mardi à Alger, que l’Algérie avait rattrapé son déficit en matière d’accès aux services d’eau potable et d’assainissement dont le taux de raccordement à leurs réseaux a atteint 91%.

Lors de son audition par la Commission de l’Agriculture, de la Pêche et de la protection de l’Environnement à l’Assemblée populaire nationale (APN), en présence de son président, Touahria Abdelbaki El Miliani, le ministre a affirmé que « l’Algérie produit annuellement 3,6 milliards m3 d’eau potable distribués par un réseau de 127.000 km, tandis que la longueur du réseau national d’assainissement est de 47.000 km ».

Concernant le nombre des stations d’assainissement au niveau national, le ministre a fait état de 187 stations, d’une capacité de traitement globale de plus de 860 millions m3/an ».

Il a dit que l’eau distribuée sur les réseaux d’approvisionnement était « saine et potable », indiquant que son secteur dispose de 198 laboratoires d’analyses d’eaux à travers le territoire national.

Il a rappelé que « l’Algérienne des Eaux (ADE) a utilisé, durant le premier semestre de cette année, près de 14,500 tonnes de produits chimiques dans le traitement des eaux et a effectué, durant la même période, 122.000 analyses bactériologiques et 125.000 analyses physico-chimiques, en sus de l’épuration de plus de 5000 infrastructures hydriques ».

S’agissant de la déclaration de cas de choléra en Algérie, M. Necib a précisé que « ses services ont pris toutes les mesures préventives nécessaires, en coordination avec le secteur de la Santé et des Collectivités locales ».

Parmi les mesures prises, le ministre a cité l’élévation du niveau de vigilance dans le contrôle de la qualité d’eau distribuée sur les réseaux publics notamment les réseaux gérés par l’ADE et la Société des eaux et de l’assainissement d’Alger (SEAAL) à Bouira, Tipasa, Alger et Blida.

A ce propos, les opérations de contrôle et d’analyse d’échantillons d’eau ont été intensifiées, sachant que le nombre d’analyses effectuées du 7 août dernier à ce jour, dépasse les 4.000 à travers ces quatre wilayas, avec une moyenne de 95 analyses/jour.

Le ministre a précisé que des instructions strictes avaient été adressées aux unités relevant de l’Office national d’assainissement pour mobiliser ses potentialités et ses équipements en vue d’aider les services des wilayas et des communes dans les quatre wilayas concernées,  dans le but de procéder aux opérations d’épuration et d’assainissement des cours et rives des oueds.

S’agissant des surfaces irriguées, le premier responsable du secteur a tenu à rappeler la réalisation de 36 barrages, indiquant que cinq autres étaient en cours de réalisation, pour atteindre un total de 85 barrages aux capacités de stockage avoisinant les 9 milliards m3.

Necib a, par ailleurs, fait état de la réalisation de sept systemes des grands transferts (Beni Haroun, le Chott ouest, les Hauts Plateaux, Mostaganem, Arzew et Oran), permettant l’irrigation de près de 100.000 hectares au niveau de 11 wilayas.

156 stations d’assainissement ont été réalisées, a-t-il poursuivi, pour atteindre un parc national qui compte 187 structures en mesure d’assurer le traitement de 860 m3, dont 400 millions m3 utilisables (600 millions m3 à l’horizon 2020).

Le ministre a cité, également, la mise en service des stations de dessalement et la réalisation de 145 puits, ce qui contribuera à l’extension  des surfaces irriguées.

Le premier responsable du secteur des Eaux a rappelé que l’Algérie mobilisait chaque année 10,7 milliards m3, dont 6.8 milliards m3 (64%)  destinées aux usages agricoles, permettant ainsi l’extension des surfaces irriguées à plus de 1.3 millions d’hectare.

Concernant la cadence de la réalisation, 187.000 hectares de surfaces irriguées ont été aménagées et réceptionnées depuis le premier semestre 2018.

S’agissant de l’irrigation avec des eaux usées, le ministre a dit que cette pratique n’était pas répandue chez les agriculteurs mais plutôt chez les spéculateurs qui louent des terres pour la production de récoltes saisonnières,  sans se soucier des caractéristiques des eaux ou de l’investissement dans le forage des puits et canaux d’irrigation.

La clause 130 de la loi relative à l’eau expose les agriculteurs contrevenants à des sanctions sévères, allant de 1 à 5 ans de prison assortie d’une amende allant jusqu’à 100 millions de centimes.

A une question sur les inondations qui ont frappé récemment la wilaya de Tébessa, M. Necib a indiqué qu’une « décision avait été prise, en coordination avec les autorités locales, pour la réalisation de structures de protection contre les inondations », soulignant que l’étude de ce projet avait été élaborée par un bureau d’études spécialisé relevant de son département ministériel.

« Cela ne suffit pas car il faut que les autorités concernées y compris les autorités publiques et les citoyens, conjuguent leurs efforts », a-t-il poursuivi.   

Concernant la station d’épuration d’El Karma (Oran), le ministre a affirmé que celle-ci avait bénéficié d’opérations d’aménagement, outre le traitement des eaux de troisième niveau, ce qui permettra l’irrigation des surfaces agricoles consacrées à la production des légumes.

La plupart des stations d’épuration des eaux usées à travers le pays procèdent à une épuration du deuxième niveau, ce qui signifie l’irrigation des récoltes de céréales, de fourrage et d’arbres.