Alger, le 27 août 2024 – Le Directeur Général du Domaine National (DGDN), KHEDDI Abderrahmane, a annoncé que son administration avait reçu plus de 70 procès-verbaux de récupération d’actifs obtenus illégalement.
Ces saisies s’inscrivent dans le cadre des efforts déployés par les hautes autorités du pays pour lutter contre la corruption et récupérer les fonds détournés.
Dans une interview accordée à la Chaîne Une de la Radio algérienne, KHEDDI a précisé que les biens saisis incluent des hôtels, des usines, du matériel industriel, des biens mobiliers, des unités économiques et d’autres biens de valeur.
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Il a ajouté qu’à l’issue des réunions de la commission ministérielle mixte, il a été décidé de transférer, dans un premier temps, 51 usines au profit des entreprises publiques économiques.
Dans le même contexte, le Conseil des participations de l’Etat (CPE) a approuvé le transfert de 92 équipements médicaux, appareils, unités industrielles et installations au profit d’établissements publics.
Il a également souligné l’importance de préserver les emplois existants et de créer de nouveaux postes.
Procès des administrateurs à Alger : Des honoraires de 400 millions de centimes / mois au cœur des accusations
Ces décisions, qui visent à récupérer les biens mal acquis et à remettre les entreprises sur les rails, sont essentielles pour redresser l’économie nationale, fortement affectée par les pratiques corruptrices de l’ancien régime.
C’est dans ce cadre que s’ouvre aujourd’hui (27 août 2024), le procès des administrateurs judiciaires, accusés d’avoir profité de leur position pour détourner des fonds destinés à sauver des entreprises en difficulté.
En effet, ce mardi, le tribunal du pôle pénal économique et financier de Sidi M’hamed ouvre un procès retentissant visant des administrateurs accusés de malversations. Ces derniers, initialement chargés de gérer les entreprises de grands patrons aujourd’hui en disgrâce, se retrouvent à leur tour dans le collimateur de la justice.
Les noms de plusieurs groupes économiques majeurs sont cités dans cette affaire : Global Group de Hassen Arbaoui, Sovac de Mourad Oulmi, ainsi que les empires de Ali Haddad et de Mahieddine Tahkout.
Ces entreprises ont été confiées à des administrateurs judiciaires suite aux condamnations de leurs propriétaires pour des affaires de corruption.
Les administrateurs judiciaires sont accusés d’avoir détourné leur mission initiale, qui consistait à préserver les entreprises et les emplois. Au lieu de cela, ils auraient procédé à des opérations financières douteuses et à des enrichissements personnels illicites.
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Parmi les accusations les plus graves figurent des octrois d’honoraires exorbitants, atteignant jusqu’à 400 millions de centimes par mois, sans aucune autorisation judiciaire. Ces pratiques ont eu des conséquences désastreuses pour les entreprises concernées, qui ont vu leur situation financière se dégrader rapidement. Des milliers d’emplois ont ainsi été perdus.
Le rapport d’enquête dresse un tableau sombre de la gestion de ces administrateurs. Des entreprises autrefois prospères se retrouvent aujourd’hui au bord de la faillite, les conséquences de leurs agissements se faisant cruellement ressentir sur l’économie nationale et sur le tissu social.
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Les mis en cause sont poursuivis pour des faits particulièrement graves : gestion illégale de fonds, abus de fonction, octroi d’avantages indus et détournement de fonds publics.
Ce procès est donc attendu avec une grande attention par l’opinion publique algérienne, qui espère voir la justice rendre une décision exemplaire.