ALGER- Les conclusions du plan de développement de la production d’alevins aquacoles ont été restituées mercredi à Alger au terme de six mois de visites d’écloseries aquacoles et de deux formations au profit des producteurs privées.
Financée par l’Union européenne, cette deuxième phase du Programme d’appui à la diversification de l’économie en Algérie concernant la pêche et l’aquaculture, baptisée « Diveco 2 », a été réalisée par l’expert national, Khaled Belhasnet et un expert international, Abdoul Aziz Badiane.
Dans le cadre de cette action réalisée entre mai et octobre 2018, une mission d’experts a sillonné les écloseries d’alvins à travers le pays pour établir le diagnostic (écloseries privées de Boumerdes, Alger, Relizane et Ghardaia et publiques à Sidi bel abbès, Sétif, Ouargla et Khenchela).
De plus, une formation a été octroyée aux producteurs privés d’alevins au mois d’août au sein de la ferme aquacole à Relizane. Une deuxième formation s’est tenue dans la wilaya de Ouargla avec l’appui les équipes dئingénieurs et de techniciens des fermes publiques d’aquaculture.
Au cours de ces formations, les producteurs privés ont pu manipuler les sujets animaliers vivants et se familiariser avec les techniques de reproduction artificielle, le suivi de l’étape larvaire et de l’étape de pré-grossissement.
Présente à cette rencontre, la représentante de la Direction générale de la pêche au ministère de l’Agriculture et du Développement rural et de la pêche, Fadila Seridi, a fait savoir que plusieurs manuels pratiques d’élevage ont été élaborés à l’issue de cette action, portant sur la biosécurité en aquaculture, la gestion de la qualité des eaux, la production d’alevins de deux espèces de poisson: le silure et le tilapia.
Présentant les conclusions de cette action, M. Belhasnet, a indiqué que les écloseries n’ont pas été conçues selon des études techniques préalables, mises à part les écloseries publiques de Zairi (Wilaya de Sétif) et de Tabia (wilaya de Sidi Bel Abbès).
En effet, selon lui, beaucoup d’écloseries fonctionnent en circuit ouvert, c’est-à-dire sans système de régulation de la température permettant d’étendre les périodes de production au cours de l’année.
L’intervenant à ainsi recommandé la mise en place de systèmes de thermorégulation et d’oxygénation pour obtenir un maximum de reproduction pour différentes espèces pendant toute lئannée.
Il a plaidé également pour la limitation des écloseries, la fixation d’objectifs de production et la spécialisation des écloseries selon les régions du pays.
Par ailleurs, pour améliorer la biosécurité (sécurité sanitaire) des écloseries, M. Belhasnet a appelé à opter pour des filtres biologiques pour l’élimination des matières en solution telles que l’ammoniac et les nitrites, « très toxiques » pour les poissons.
D’autre part, des écloseries ne possèdent pas de stocks de géniteurs pour élever leurs niveaux de production, notamment en ce qui concerne les carpes chinoises.
Celles produisant du poisson-chat ne possèdent pas de géniteurs de bonne qualité, a également fait savoir M. Belhasnet.
Selon lui, d’autres écloseries rencontrent des problèmes d’approvisionnement en aliment de bonne qualité. A ce sujet, l’expert a indiqué que l’Office national des aliments du bétail (ONAB) réfléchit à la production des aliments d’alevins de poissons actuellement importés.
Pour rappel, la production nationale aquacole a atteint 4700 tonnes entre janvier et fin septembre 2018 dont 80% sont issus de l’aquaculture d’eau douce.