Restitution du patrimoine national pillé : L’autre litige algéro-français

Restitution du patrimoine national pillé : L’autre litige algéro-français

Des démarches sont entreprises par l’Etat algérienpour le rapatriement des pièces du patrimoine archéologiques algérien détenues par la France.

«L’Algérie, ne ménagera aucun effort pour la récupération du patrimoine archéologique et culturel pillé et oeuvrera à faire adopter des recommandations rigoureuses dans ce sens par la communauté internationale».



C’est ce qu’a annoncé, jeudi, la ministre de la Culture Mme Khalida Toumi qui a révélé, à l’occasion, que le rapatriement des restes du crâne de l’Homme de Tighenif (l’Homme de Palikao) et d’autres pièces du patrimoine archéologique et culturel d’Algérie, ainsi que les archives d’avant et pendant la période coloniale étaient parmi «les questions litigieuses qui se posent depuis l’indépendance à ce jour, entre l’Algérie et la France».

La ministre de la Culture qui répondait à une question d’un député de l’APN à ce sujet, a affirmé que pour l’Etat algérien, le rapatriement de son patrimoine est une question de principe. «Nous sommes conscients de la nécessité de rapatrier tout ce qui touche à notre mémoire historique et nous le revendiquons sérieusement car il s’agit d’une position de principe pour l’Etat algérien.

Nous ne reculerons ni ne marchanderons à ce sujet», a martelé Mme Toumi. Nous avons suivi, a précisé Mme Toumi, «une démarche basée sur les cadres juridiques et procéduraux en place et sur une méthodologie scientifique conforme aux normes internationales en vigueur, en procédant à une opération ardue et précise à savoir l’établissement d’un inventaire du patrimoine culturel après le parachèvement des textes d’application de la loi n° 04-98 relative à la protection du patrimoine».

Cet inventaire, précise Mme Toumi, était l’une des conditions essentielles à inclure dans les dossiers de procédure inhérents aux négociations sur le rapatriement du patrimoine culturel. La deuxième mesure, dans le cadre de cette démarche, s’appuie, selon la ministre, sur la nécessité d’adhérer aux conventions internationales y afférent «ce qui a été décidé dernièrement (fin 2009)», a-t-elle dit, après l’adoption des accords en question soulignant au passage que «la récupération du patrimoine culturel est l’une des priorités du ministère de la Culture, sachant que le règlement des problèmes en suspens, à ce sujet, sera non seulement bénéfique au pays en question mais à l’humanité toute entière».

La ministre de la Culture a estimé qu’il était tout à fait naturel, d’un point de vue aussi bien logique qu’éthique, que les restes de ce crâne retournent dans leur territoire d’origine, indiquant que l’Etat algérien «poursuivra ses efforts en vue de réaliser cet objectif d’autant que les négociations avec la France ne se sont jamais arrêtées».

Le crâne de l’Homme de Tighenif a été découvert en 1954 par le chercheur français Camille Arambourg, dans la région de Tighenif. Il est actuellement exposé dans les galeries du musée de l’Homme à Paris.

Djamel B.