Si le déroulement des cours depuis le début de cette année scolaire a été plutôt calme et sans mouvement de protestation, les résultats du premier trimestre sont, selon le Conseil des lycées d’Algérie (CLA), plutôt « désastreux à tous les niveaux ». Celui-ci tient, d’ailleurs, à tirer la sonnette d’alarme à ce sujet.
Réuni samedi dernier au lycée Rabah-Bittat à Blida en session ordinaire, le conseil national du CLA a évalué les résultats du premier trimestre et a débattu de la situation socioprofessionnelle dans le secteur de l’éducation.
Dans un communiqué rendu public hier, le CLA a révélé des chiffres qui font froid dans le dos. C’est un constat amer car les résultats scolaires du premier trimestre indiquent clairement qu’une majorité de nos lycées n’ont même pas eu la moyenne.
D’après les chiffres récoltés par les enseignants du CLA en ce qui concerne les 1 AS, pas moins de 64% des élèves n’ont pas eu la moyenne. 55% des 2 AS n’ont pas pu atteindre la moyenne et pour les 3 AS, 59% d’entre eux n’ont pas réussi à obtenir une moyenne de 10/20. Le CLA annonce que « les moyennes globales des 1 AS de 8,93, celle des 2 AS est de 9,32 alors que celle des 3 AS est de 9,03 ».
Sur le plan revendicatif, le CLA réclame la réactivation de la commission du statut particulier des travailleurs de l’éducation et son actualisation, particulièrement sur la promotion automatique, et ce « pour rendre justice aux enseignants lésés après la fin de la période transitoire (2017) statuée par l’amendement du statut particulier (08/315) promulgué en juin 2012 ».
Le syndicat a exprimé encore une fois son refus des décisions improvisées et aléatoires prises par la ministre de l’Education concernant, notamment, le bac, le calendrier scolaire, les vacances d’hiver et les concours nationaux sans consultation des partenaires sociaux.
Le CLA n’a pas manqué, par ailleurs, de condamner la répression des services de sécurité contre la manifestation pacifique organisée par le front syndical le 27 novembre 2016 devant l’APN, et regrette la non-prise en charge de leurs revendications. Il a dénoncé les retenues abusives et aléatoires sur les salaires des enseignants grévistes.
Le syndicat a dénoncé fortement la loi de finances 2017, dont les retombées seront désastreuses sur le pouvoir d’achat des travailleurs. Il a affiché son refus catégorique du nouveau code du travail (2017) qui légalise l’esclavagisme.
Enfin, le conseil national du CLA appelle le bureau national à se coordonner avec le front syndical sur la forme de radicalisation à donner au mouvement de protestation.