Les représentants du gouvernement continuent à fuir les questions des députés. Lakhdar Benkhelaf a dénoncé encore une fois cette attitude.
Ils traînent toujours les pieds. Les ministres n’arrivent toujours pas à répondre en temps réel aux préoccupations des élus. Ces derniers se retrouvent à attendre plus de deux mois, pour ne pas dire plus d’une année pour avoir une explication sur le cas exposé. Malgré les nouvelles dispositions prises dans le cadre de la nouvelle Constitution, les représentants du gouvernement continuent à fuir les députés. Lakhdar Benkhelaf a dénoncé encore une fois cette attitude.
Le député du parti El- Adala a même interpellé récemment le président de l’APN, Mohammed Larbi Ould Khelifa, sur cette question il y a à peine une semaine. «Les mini-stres ne respectent pas les lois et continuent à ignorer les questions des députés», a déploré Lakhdar Benkhelaf qui affirme avoir adressé une correspondance au président de l’APN à ce sujet. Ce dernier, qui intervenait lors d’une journée d’étude tenue mardi dernier sur le rôle de l’institution parlementaire dans le sillage de la nouvelle Constitution, a remis cette question épineuse sur le tapis. «Le problème ne se pose pas dans l’élaboration des lois mais plutôt dans l’application», a-t-il soutenu en citant la nouvelle Constitution comme exemple effarant. Pourtant, le nouveau règlement régissant le fonctionnement du Parlement et ses relations avec le Parlement fixe un délai de 30 jours aux ministres pour qu’ils répondent aux questions des députés. Or, les mauvaises habitudes ont la peau dure.
Les représentants du gouvernement ne jugent pas utile de se rendre à l’APN pour donner des explications sur les questions d’actualité au moment opportun. La loi sur le règlement de l’APN ne va pas mettre fin de sitôt à ce phénomène. Les députés ont interpellé, à plusieurs reprises, les ministres sur la lenteur des réponses allant jusqu’à la dénoncer ouvertement devant les caméras de la télé. Qu’ils soient de la coalition ou de l’opposition, les représentants du peuple sont unanimes à dénoncer le désintérêt des ministres aux questions orales.
Pis encore, ces derniers ne ratent aucune occasion pour évoquer ce problème et lancer des SOS au Premier ministre, mais en vain. Sur les 896 questions orales qui lui ont été transmises depuis le début de la septième législature, le gouvernement a répondu à seulement 348 requêtes, soit même pas la moitié. C’est ce qu’a avancé le vice-président de l’APN, Rabah Zebbar lors d’une conférence de presse qu’il a animée conjointement avec le vice-président Saïd Lakhdari à l’APN durant le mois sacré du Ramadhan.
M.Zebbar qui avait reconnu la lenteur des réponses des membres de l’Exécutif avait estimé que le gouvernement a fait un effort durant cette législature. «Certes, les réponses du gouvernement sont faibles, mais elles restent mieux que celles des précédentes législatures», a-t-il affirmé en précisant que les séances consacrées aux questions orales sont programmées chaque 15 jours. Pour les questions écrites, M.Zebbar avance que le gouvernement a répondu à 95% des questions.
Le conférencier avait soutenu qu’avec les nouvelles dispositions de la Constitution, les ministres n’auront pas à fuir les questions et seront obligatoirement tenus de répondre dans un délai de 30 jours. Ce qui ne sera pas le cas forcément. L’opposition qui avait cru au départ en la volonté politique du pouvoir n’espère pas grand-chose. Même si les ministres refusent de se présenter à l’APN, ils ne seront pas jugés ou interpellés», a affirmé Naâmane Laouer, député de l’Alliance de l’Algérie verte (AAV). L’opposition s’interroge même sur le refus du gouvernement de présenter sa feuille de route.
La nouvelle Constitution impose au gouvernement de présenter son plan de travail et sa déclaration de politique générale, une pratique qui n’est pas ancrée dans le comportement de l’Exécutif.