Cette revendication a toujours fait partie, selon les professionnels, de la plate-forme des doléances des éleveurs.
La décision du gouvernement de subventionner désormais le prix de l’aliment du bétail a été accueillie avec satisfaction par les éleveurs. «C’est un cher souhait qui vient d’être exaucé», nous a indiqué une source très proche de la Fédération nationale des éleveurs tenant à garder l’anonymat pour l’heure.
«Cette revendication a toujours fait partie de la plate-forme des doléances des éleveurs», a ajouté notre source, précisant que la flambée qu’ont connue les prix de l’aliment ces dernières années sur le marché, a fait beaucoup de mal pour, à la fois, les professionnels que les consommateurs. «La hausse des prix de l’aliment a fait non seulement augmenter les prix de la viande sur le marché, mais aussi et surtout fait fuir beaucoup d’éleveurs du métier», a précisé notre interlocuteur. Ce sont les mêmes arguments que le Premier ministre Ahmed Ouyahia a avancé en faisant part de cette information avant-hier devant les députés.
Le Premier ministre qui a reconnu les dégâts occasionnés par la flambée des prix de l’aliment est allé même plus loin dans son argumentaire en laissant entendre que le gouvernement a délaissé un peu les éleveurs ces dernières années. «Il sera très injuste de notre part de ne pas venir en aide à nos éleveurs dans les régions des Hauts-Plateaux et steppiques.
L’élevage pour ces derniers est la seule ressource de leurs revenus», a-t-il indiqué. Le développement du secteur agricole passe, insiste Ahmed Ouyahia, par l’accompagnement des fellahs et des éleveurs. «Rien ne pourra se faire dans le domaine agricole sans l’accompagnement des éleveurs et des fellahs», a expliqué le Premier ministre, ajoutant que beaucoup d’éleveurs ont déclaré faillite à cause de l’augmentation des prix de l’aliment. Pour rappel, le prix d’un quintal d’aliment fait plus de 3000 DA actuellement sur le marché. Ce prix très exorbitant a été la principale raison de la flambée des prix du mouton durant l’Aïd el Adha dernier où, rappelons-le, le prix moyen d’un mouton a atteint la barre des 50.000 DA.
A cause de ces prix élevés, de nombreux citoyens n’ont pas pu observer le rite du Sacrifice hautement sacré dans la religion musulmane.
Par ailleurs, et en raison du prix élevé de la viande en Algérie, il est établi maintenant que l’Algérien ne mange pas à l’instar des autres citoyens du monde beaucoup de viande. Sur un autre plan, la cherté de l’aliment et du coup le recul de l’élevage ovin et bovin de la part des éleveurs a fait perdre à l’Algérie plusieurs centaines de millions en devise. L’Algérie a toujours recouru pour rappel, à l’importation de la viande, notamment à la veille du mois de Ramadhan pour faire face à la demande galopante des citoyens. La viande importée n’a pas toujours été conforme et saine.
Des analyses vétérinaires ont montré par le passé que l’Algérie a importé de la viande impropre à la consommation. Il s’est agi notamment de la viande non halal. Cet épisode qui a été surmédiatisé a inquiété au plus haut point les Algériens. Pour exprimer leur colère, ces derniers ont décidé de boycotter cet aliment dans plusieurs wilayas. Il est à rappeler par ailleurs que l’Algérie est l’un des pays qui ont le plus grand nombre de têtes d’ovins dans le monde. Les régions des Hauts-Plateaux sont historiquement réputés pour l’élevage ovin.