Les habitants de la Casbah d’Alger et les amateurs de musique châabi sont invités à replonger dans l’ambiance des soirées du mois de ramadhan des années 1960, à la faveur d’une soirée animée ce lundi 22 juin par le chanteur Kamel Ferdjallah dans l’emblématique café Malakoff.
Le temps d’un récital, l’âme du maître de la chanson châabi, El Hadj Mhamed El Anka disparu en novembre 1978, a plané sur ce café populaire qu’il a souvent fréquenté grâce à l’interprétation et l’orchestration de Kamel Ferdjallah qui est l’un des nombreux élèves du défunt, rapporte l’Agence presse service d’Algérie.
La petite rue de Bab El Oued, éclairée pour l’occasion, a connu une affluence particulière de quelques dizaines de mélomanes et de riverains nostalgiques et de jeunes amateurs de châabi qui se sont plongés dans un passé pas si lointain où les cafés de la basse Casbah ont résonné chaque soir du mois de ramadhan. Installé avec son orchestre de manière très modeste au milieu des clients du café, Kamel Ferdjallah a enchanté l’assistance de plusieurs qacidat de medih interprétées selon les enseignements du maître, ce professeur au conservatoire d’Alger dans les années 1950.
Orné de vieilles photos de chanteurs célèbres accrochées aux murs, d’ustensiles anciens en cuivre, d’instruments de musiques, de colonnes en marbre et de faïence, le café Malakoff n’est plus qu’un simple café hors du temps, vestige d’un époque qui n’est plus au milieu d’une cité millénaire qui tombe en ruine et subi de violents changements.
Les propriétaires de ce café (gens de Bordj Arreridj) ont décidé d’organiser des récitals pendant le mois de ramadhan pour faire revivre ce symbole de la Casbah.
Situé dans la galerie Malakoff, près du quartier Zouj aayoun (deux fontaines), ce café s’est peu à peu transformé en un lieu pratiquement dédié à la mémoire d’El Hadj Mhamed El Anka (second propriétaire) et de quelques figures du châabi tels que Hadj M’rizek (premier propriétaire) ou Boudjemâa El Ankis (le troisième propriétaire est Hadj Mokrane Stiti). Ce café a, certes, perdu de sa splendeur, mais il incarne un lieu de rencontre historique, aussi bien pour les artistes que pour les mélomanes.
Les présents à la soirée de Kamel Ferdjallah ont salué cette initiative qui a permis de sortir les rues de la basse Casbah de « la torpeur » qui y règne en plus de « rassembler les mélomanes et les enfants du quartier ». D’autres soirées de musique châabi sont prévues jusqu’au vendredi 17 juillet au café Malakoff. Il accueillera, entres autres, Badreddine Bensidi Slimane, Sabri Melha ou encore Abderrahmane Tiberranine.