Le gouvernement n’arrive toujours pas à éteindre définitivement l’étincelle de la protestation qui se propage vers d’autres secteurs d’activités.
La fièvre de la protestation a gagné d’autres secteurs d’activités. Les agents de sécurité de la Société nationale des hydrocarbures Sonatrach, les travailleurs de la Société nationale de distribution de l’électricité et du gaz Sonelgaz et ceux de la Société nationale des véhicules industriels (Snvi), maintiennent leurs actions de protestation.
La revendication salariale et l’amélioration des conditions socioprofessionnelles des travailleurs figurent parmi les points phares des plates-formes de revendications portées par la classe ouvrière en Algérie.
Les agents de sécurité de la Société nationale des hydrocarbures activant dans le sud du pays ont durci leur mouvement de contestation avec une grève de la faim entamée il y a quelques jours pour faire valoir leur plate-forme de revendications. Ces derniers montent au créneau et exigent la concrétisation des promesses des responsables de la société sur le terrain portant sur l’amélioration des conditions socioprofessionnelles.. Ces derniers estiment que cette action demeure la seule alternative pour mettre la direction devant le fait accompli.
Par ailleurs, le syndicat des travailleurs de la Sonalgaz, a également décidé de revenir à la charge. Dans un communiqué rendu public par le syndicat, l’option de la grève est adoptée à l’unanimité par les participants au congrès du syndicat, dont les modalités et les dates n’ont pas encore été fixées.
«Les participants ont réitéré les principales revendications, en particulier l’augmentation des salaires de 50%, la permanisation des contractuels, le libre droit de l’exercice des libertés syndicales, et le maintien de l’ancien régime des retraites» lit-on dans le communiqué du syndicat.
De leur côté, les travailleurs de la Snvi, décideront aujourd’hui, la reprise ou pas de leur mouvement de protestation. Le syndicat des travailleurs dénonce «la mauvaise gestion» de leur société, par sa direction actuelle. «Les travailleurs pensent à l’avenir de l’entreprise. Le gouvernement a injecté des sommes colossales pour soutenir l’investissement de l’entreprise, mais rien n’a été fait», explique-t-il. Ce dernier compte revenir à la charge pour faire valoir sa plate-forme de revendications.
Une décision qui serait prise, aujourd’hui, lors de l’assemblée générale du syndicat. Pour rappel des rencontres ont eu lieu ces derniers temps avec les responsables de l’Union générale des travailleurs algériens Ugta, dont le secrétaire général Abdelmadjid Sidi Saïd, qui ont déjà promis au syndicat de défendre leur position, mais à «présent rien n’a été fait dans ce sens».
De son côté l’intersyndicale annonce que son mouvement n’est pas encore essoufflé, ce dernier compte revenir en force dès le début de l’année prochaine pour lancer d’autres actions de grande envergure pour dénoncer l’érosion du pouvoir d’achat des travailleurs.
Le vent de la protestation souffle sur la majorité des secteurs d’activités à commencer par le dernier en date celui des l’intersyndicale qui a ouvert le bal. Bien que les initiatives du gouvernement visant à maintenir sa politique sociale sont «encourageantes», mais pour les syndicats elle demeure insuffisante pour répondre aux aspirations des travailleurs. Ces derniers réclament l’augmentation des salaires, pour faire face à l’inflation imposée par le programme de rigueur appliqué par le gouvernement, une manière de faire face à la crise financière.
Des mouvements de protestations à l’infini, grogne sociale, tel est le constat qu’on peut faire de la situation sociale du pays durant ces derniers mois. Au-delà de la légitimité de la revendication de la masse ouvrière et son droit à évoluer dans des conditions décentes, la conjoncture actuelle dans laquelle s’est trouvé le pays sur le plan financier fait que le gouvernement est dans l’incapacité de répondre favorablement à l’appel des syndicats. Conséquence: le gouvernement n’arrive toujours pas à éteindre définitivement l’étincelle de la protestation qui se propage vers d’autres secteurs d’activités.
Enfin, le pays risque de connaître un hiver trop chaud en matière de protestation sociale, les travailleurs refusent de subir le fardeau de la crise qui secoue le pays depuis deux ans, suite à la chute des cours du pétrole sur le marché international.