Les Tunisiens ont manifesté, hier, dans le centre de Tunis pour protester contre un éventuel retour au pays des “jihadistes”, qui représenterait, selon eux, une “grande menace” pour la sécurité nationale. La Tunisie compte plus de 5 000 ressortissants dans les rangs d’organisations terroristes à l’étranger, notamment en Irak, en Syrie ou encore en Libye, selon le groupe de travail de l’ONU sur l’utilisation de mercenaires. Pour le gouvernement tunisien, ils seraient moins de 3 000. Un vif débat agite depuis des semaines le pays sur la perspective d’un retour massif de ces terroristes, un sujet qui suscite l’inquiétude de nombreux Tunisiens “jihadistes”. A l’appel d’un mouvement citoyen, plus de mille personnes se sont rassemblées, hier, dans le centre de Tunis. “Retour des terroristes, grande menace contre la sûreté du pays”, ont scandé les manifestants encerclés par un dispositif de sécurité. “Non au retour des terroristes au pays”, “Tous les Tunisiens contre le terrorisme” ou encore “On ne pardonne pas les criminels et on refuse leur retour”, scandaient-ils également. Enveloppés par des drapeaux de la Tunisie, les protestataires ont défilé sur l’avenue Habib-Bourguiba, cœur battant de la capitale, en chantant l’hymne national avant de crier leur colère notamment contre le parti islamiste Ennahda et son chef Rached Ghannouchi. Ghannouchi avait soutenu dans le passé l’idée de “repentance” pour les terroristes tunisiens qui voudraient rentrer chez eux, à la condition qu’ils abandonnent la violence. “Ghannouchi, ces terroristes sont tes enfants et non pas les enfants de la Tunisie”, ont scandé les manifestants. Fin décembre, le syndicat national des forces de sécurité intérieure a notamment fait valoir que les terroristes avaient “reçu des formations militaires et appris à manipuler toutes sortes d’armes de guerre sophistiquées”. Ils pourraient rejoindre les “cellules dormantes” du pays et “élargir le cercle du terrorisme”, a-t-il prévenu dans un communiqué.
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