Hier, mardi 13 septembre 2022, à l’âge de 73 ans, s’est éteint le regretté Abderrahmane Mehdaoui. Une disparition qui a profondément endeuillé la famille sportive tant l’ancien entraîneur de l’équipe nationale était apprécié de tous pour ses qualités humaines et professionnelles. « Au MCA, c’était notre père à tous », dira l’ex-joueur du Mouloudia, Braham Chaouch, pour rendre hommage à son ancien entraîneur.
Le défunt a voué toute sa vie au football. D’abord en tant que joueur, ensuite comme entraîneur, sélectionneur national et enseignement à l’Institut national des sports.
Mehdaoui au secours de l’Équipe nationale…
Abderrahmane Mahdaoui est né le 7 octobre 1949 à Hussein Dey (Alger). Il débute sa carrière de footballeur avec les jeunes catégories du NAHD. Malheureusement, il contracte une grave blessure qui l’éloignera des terrains pendant un certain temps. Sa carrière qui s’annonçait prometteuse s’arrête brutalement.
Après son service militaire, Mehdaoui revient à la compétition à travers le CR Hussein Dey. Il y joue au poste d’arrière central. Par la suite, il intégrera le Club omnisport d’Alger (ex-DNC). C’est dans cette équipe qu’il décidera, à l’âge de 27 ans, de raccrocher les crampons pour se consacrer à ses études à l’E. P. Sport.
C’est au sein des cadets de l’OM Ruisseau que le regretté donne le coup d’envoi à sa carrière d’entraîneur. Une carrière qui sera longue et riche. Mehdaoui exercera dans plusieurs clubs algériens et étrangers. Il aura aussi l’honneur de diriger l’équipe nationale à trois reprises. D’abord en 1988, en tant qu’adjoint de feu Kamel Lemoui. Ensuite, en 1992, en duo avec Meziane Ighil. Enfin, en 1997, il sera désigné entraîneur en chef de l’EN.
Malgré des conditions de travail difficiles, le duo Ighil-Mehdaoui réussit en un temps record à monter une équipe compétitive composée de joueurs locaux. Les Verts réaliseront l’exploit d’éliminer le grand Ghana du triple ballon d’or africain Abedi Pelé et se qualifient pour la CAN 1994. Hélas, tout ce travail sera réduit à néant après l’éclatement de « l’affaire Karouf » qui provoquera la disqualification de l’EN du tournoi.
En 1997, la FAF lui confie les rênes de la sélection nationale. Mehdaoui accomplira avec succès sa mission de mener les Fennecs jusqu’à la phase finale de la CAN 1998 organisée au Burkina Faso. Les Algériens se rappellent certainement encore la sauvage agression dont il a été victime à Bamako, à la fin du match Mali-Algérie.
Coupe du monde militaire de 2011, Mehdaoui entre dans l’histoire par la grande porte
La carrière d’entraîneur d’Abderrahmane Mehdaoui connaîtra son apogée en 2011. Séduit par les compétences du technicien, le commandement militaire le choisit, en 2010, pour diriger l’équipe nationale militaire. Aux Jeux militaires mondiaux du Brésil (2011), Mehdaoui, avec une sélection de jeunes talents inconnus au bataillon, parvient à remporter le titre mondial en s’imposant en finale devant équipe égyptienne qui renfermait dans son effectif huit joueurs internationaux.
C’est à travers ce formidable exploit que le regretté est rentré dans l’histoire du football national par la grande porte. Il a été le premier entraîneur algérien à mener l’EN militaire au titre de champion du monde.
La carrière de Mehdaoui en club n’est pas moins riche. Durant ses 25 ans d’exercice, il drivera plusieurs clubs de l’élite. On peut citer, entre autres, le WA Tlemcen, le MO Constantine, le MC Saïda, le CS Constantine, le MO Bejaïa, le NA Hussein-Dey, le MSP Batna, le MC Alger, l’USM El Harrach, le CA Bordj Bou Arreridj, le GC Mascara et le DRB Tadjenanet.
Le technicien connaîtra également trois expériences avec des clubs étrangers. D’abord avec deux clubs saoudiens de première division : Al-Ansar de Médine (1998-1999) et Al-Taawoun (1999-2000). Ensuite avec le grand club libyen du Ahly de Benghazi (2007-2008).
Avec la disparition d’Abderrahmane Mehdaoui, le football algérien vient de perdre un de ses plus valeureux serviteurs. Le défunt a été inhumé aujourd’hui au cimetière de Gharidi, à Kouba (Alger). Le monde du sport gardera de Mehdaoui l’image d’un technicien compétent, d’un entraîneur éducateur, d’un homme humble et bienveillant. « Nous sommes à Dieu et c’est à Lui que nous ferons retour ».