par Kharroubi Habib
Ce scénario a consisté à faire accroire qu’ayant entendu la revendication du changement qui n’épargne pas l’UGTA portée par le mouvement populaire dont sont partie prenante les travailleurs, ils vont convoquer un congrès de l’organisation courant juin qui procédera à l’élection d’une nouvelle direction et qu’en l’occurrence Sidi Saïd ne postulera pas pour un autre mandat. Ce qui n’a pas échappé aux manifestants c’est que Sidi Saïd et ses acolytes de la commission exécutive ont manœuvré de la sorte pour se maintenir à la tête de l’organisation et avoir la latitude de préfabriquer un congrès dont ils tireraient les ficelles du moment qu’ils en filtreraient les participants grâce aux affidés et complices dont ils disposent à tous les niveaux de l’appareil syndical UGTA.
En somme, Sidi Saïd et la commission exécutive à sa solde, engagée dans la même galère que lui, ont eu recours à la même ruse que déploie le pouvoir de fait dans le pays qui a pris la relève de Bouteflika s’agissant de la transition politique rendue inévitable par sa démission. Tout comme lui, les caciques de la centrale UGTA ont subitement découvert qu’il est impérieux de respecter les lois et règlements censés régir le fonctionnement des institutions du pays. Pourtant dans le cas de l’UGTA, Sidi Saïd et ses redevables n’ont eu de longévité à sa direction que par le fait du prince et le piétinement confiant au ridicule des statut et règlement intérieur de l’organisation. Les seuls critères qui ont eu force de loi dans les congrès voués à leurs reconductions automatiques étaient la soumission, la servilité et le soutien à la politique syndicale dévoyée qu’ils ont imposée à l’historique centrale.
Le chemin de la rédemption pour l’UGTA ne passe pas uniquement par le dégagisme de Sidi Saïd et des caciques syndicaux dont la corruption, le népotisme et la veulerie l’ont totalement déconsidérés aux yeux des citoyens et même d’une grande partie de ses adhérents. L’UGTA rénovée se doit de renouer avec un syndicalisme dont la vocation est la défense des travailleurs et non pas d’être l’auxiliaire des pouvoirs politique et financier visant leur asservissement et exploitation. C’est tout cela que les manifestants du 1er Mai ont signifié à Sidi Saïd et la centrale qu’il a régentée sans scrupule tout au long de ses mandats imposés.