La commission de la centrale syndicale UGTA chargée d’établir la liste des métiers pénibles donnant droit à des départs à la retraite avant l’âge légal de 60 ans poursuit ses travaux.
D’après nos sources, les membres de cette commission rencontreront avant la fin de la semaine des cadres de la Caisse de sécurité sociale, Cnas, pour s’informer des secteurs d’activité où l’on recense une fréquence importante des «accidents de travail» et des «maladies professionnelles».
Selon Amar Takjout, secrétaire générale de la Fédération du textile et du cuir à la Centrale syndicale, «la commission santé UGTA, composée d’une dizaine de médecins de travail, va travailler notamment sur certains métiers, dont ceux soumis à une pénibilité morale et non pas physique uniquement». «Nous avons pensé à consulter la Cnas pour les données et les statistiques que ses services détiennent sur les maladies et les accidents professionnels les plus récurrents.
Ils contiennent de l’information utile», a-t-il dit. Il indique, sans donner de date précise, que la liste des métiers pénibles, une fois prête, sera soumise à la discussion lors d’une tripartite ministère du Travail, de l’emploi et de la sécurité sociale-Patronat-UGTA.
Pour savoir ce que les services de la Cnas disent des accidents et pathologies professionnels, on a sollicité l’avis de Mme Fatiha Tiar. La directrice de la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles nous a fait savoir que durant l’exercice 2015 « 549 cas de maladie professionnelle ont été déclarés à la CNAS.
Elle relève que les maladies déclarées sont en diminution par rapport à l’année précédente. «Nous avons recensé une baisse de 14 % de déclarations de maladies professionnelles», affirme-t-elle en indiquant toutefois qu’il y a une sous-déclaration de la part des victimes d’accident en milieu professionnel. Elle précise que «la surdité professionnelle» est la pathologie la plus fréquemment observée : «23 à 30 %» des maladies déclarées !»
20 milliard de dinars décaissés par la CNAS
Selon Fatiha Tiar, le secteur à haut risque est celui du bâtiment(BTPH), suivi de l’industrie avec les métiers de la métallurgie et du secteur pétrolier qui sont «assez difficiles», juge-t-elle en estimant encore une fois que le nombre des accidents de travail déclarés ne reflètent pas la réalité.
En 2015, poursuit-elle, ses services ont recensé «619 accidents mortels», principalement dans le secteur du bâtiment. «On constate que beaucoup d’accidents sont dus à la bêtise et l’erreur humaine, car le travailleur n’est pas informé et ne connaît pas le risque ou lorsque les mesures de sécurité ne sont pas appliquées par l’employeur », souligne cette responsable.
Le coût engendré par la couverture des maladies et des accidents professionnels engendre des coûts importants : Selon Abdelhafid Djeghri, directeur des prestations à la Cnas, «la Cnas a déboursé, en 2015, 25 milliards de dinars au titre des réparations garanties aux assurés ». M. Djeghri prévoit une hausse de ce montant pour l’année en cours : «De janvier 2016 jusqu’au mois de septembre, on est déjà a plus de 20 milliard de dinars, alors que l’année n’est pas encore clôturée », précise-t-il.