Les enquêteurs peuvent compter sur une panoplie de matériels sophistiqués poursonder l’océan Indien, mais la recherche des boîtes noires du Boeing 777 de Malaysia Airlines reste un véritable défi.
Lundi 24 mars, dix-sept jours après la disparition du vol MH370, le premier ministre de la Malaisie a annoncé que l’appareil s’était abîmé au large des côtes occidentales de l’Australie, ôtant définitivement l’espoir de retrouver des survivants parmi les 239 personnes qui étaient à bord de l’appareil.
Une course contre la montre est désormais lancée pour tenter de capter les signaux des balises des enregistreurs de vol, dits « boîtes noires ». En théorie, celles-ci peuvent émettre pendant une vingtaine de jours encore.
« DE LA CHANCE »
Un avion commercial est doté de deux boîtes noires : le DFDR (digital flight data recorder), qui enregistre tous les paramètres de vol (vitesse, altitude, etc.) et le CVR (cockpit voice recorder), l’enregistreur de vol phonique, comprenant les conversations ainsi que les sons et annonces entendus dans la cabine de pilotage. Avant même l’officialisation de l’accident, la marine américaine a annoncéavoir dépêché un système de localisation de boîtes noires. Ce détecteur a quitté New York par voie aérienne lundi pour Perth, où l’équipement sera« prépositionné », selon un responsable américain de la défense.
Le « système de localisation remorqué » est un engin triangulaire de 35 kg attaché au bout d’un câble remorqué par un navire. Les hydrophones qu’il contient peuventdétecter les signaux d’un boîte noire jusqu’à 6 000 m de profondeur. Mais « capterun signal émanant de la balise me semble relever de la chance », estime l’ancien responsable du groupe des opérations de recherche en mer du vol AF447 entre Rio et Paris, qui s’était abîmé dans l’Atlantique en 2009. Un signal est émis pendant trente jours consécutifs (un peu plus en fonction des données de son fabricant), avec une portée de détection moyenne de 2 à 3 km.