Réunion de crise du groupe parlementaire FLN: Les menaces d’Ould Abbès

Réunion de crise du groupe parlementaire FLN: Les menaces d’Ould Abbès

Écrit par NADIA BELLIL

Le secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Djamel Ould Abbès, a convoqué, hier, une réunion urgente du groupe parlementaire de son parti à Hydra. Cette réunion de crise, pour laquelle aucun ordre du jour n’a été fixé, s’est tenue à huis clos et sans la présence de la presse.

Mais, selon des indiscrétions, c’est au sujet du comportement et de la gestion du président de l’Assemblée populaire nationale, Saïd Bouhadja, à l’institution législative que cette réunion a été convoquée dans l’urgence. Dans les faits, ce qui a été à l’origine de cette réunion inattendue est la décision du président de l’APN de procéder au limogeage, en début de semaine, du Secrétaire général de l’Assemblée nationale, en l’occurrence Bouira Bachir Slimani. Ce limogeage a été à l’origine d’une intense contestation au sein du groupe parlementaire du FLN. Les députés visiblement très remontés contre Bouhadja n’ont pas manqué de saisir le secrétaire général du parti pour dénoncer cette décision de limogeage qu’ils ont qualifiée « d’arbitraire et d’injuste ». «Nous avons grandement contesté le geste de Bouhadja et nous ne pouvons pas nous taire par rapport à cette injustice. Nous avons informé Ould Abbès pour trancher cette question en sa qualité de premier responsable du parti », révèle un député rencontré sur place. Aussi et compte tenu de la large contestation suscitée par cette décision, Ould Abbès aurait demandé le retour de Bachir Slimani à son poste qu’il occupe depuis 2014.

La demande a été accueillie par un niet catégorique de Saïd Bouhadja qui n’a pas voulu se soumettre à la revendication du secrétaire général du parti. Non content de l’attitude du président de l’APN, Ould Abbès a décidé de convoquer une réunion urgente du groupe parlementaire pour connaître les tenants et les aboutissants de cette affaire. Au sortir de la rencontre d’hier Ould Abbès a annoncé à la presse la mise sur pied d’une commission pour « prendre les décisions qui s’imposent par rapport à toute situation qui compromet le bon fonctionnement au niveau de l’Assemblée nationale ».

« Nous allons voir s’il y a une quelconque déviation par rapport au soutien au Président de la République ou un quelconque comportement qui sortira de la discipline partisane », a expliqué Ould Abbès sans de plus amples précisions. Sollicité à propos du retrait de confiance au président de l’APN, compte tenu de la contestation qui caractérise le limogeage du secrétaire général de l’APN, Ould Abbès a précisé : « On n’a procédé à aucun retrait de confiance, mais celui qui dépasse la ligne rouge au Parlement ne fera plus partie des nôtres », a-t-il menacé.

« Je ne suis pas en train de m’ingérer dans les prérogatives du président de l’Assemblée nationale, mais j’ai la possibilité d’intervenir dans le fonctionnement du Parlement », a-t-insisté. Une manière de dire que le pouvoir de décision lui appartient concernant le fonctionnement du groupe parlementaire du FLN.