La rencontre ne s’est prononcée ni sur la présidentielle et encore moins sur le congrès extraordinaire.
C’est dans une relative discrétion que l’instance dirigeante du FLN s’est réunie samedi dernier. Les rares informations qui ont filtré de ce conclave, présidé par Moad Bouchareb, éludent, par hasard, la question de l’élection présidentielle.
Lors de la réunion tenue au siège du FLN, le coordinateur de l’instance de coordination, Moad Bouchareb, s’est notamment félicité des résultats des élections sénatoriales. L’ex-parti unique, qui se trouve sans instances légales depuis le mois de novembre dernier, a réalisé un “score” historique lors du scrutin du 29 décembre dernier. Il a raflé 31 sièges sur les 47 en jeu. Le poste de Tlemcen est remis en jeu après les violences qui ont émaillé le scrutin dans cette wilaya.
Contrairement à l’enthousiasme affiché lors de sa désignation, l’instance de transition, qui gère le FLN, ne donne aucune indication précise quant à la tenue du “congrès unificateur”. Un communiqué laconique, publié sur la page du parti, précise seulement que ce rendez-vous organique devra être “à la hauteur du FLN”. Mais il ne précise ni la date ni le lieu de la tenue d’un rendez-vous aussi important. Si les signes d’une rébellion ne sont pas encore perceptibles, puisque la direction du FLN semble bénéficier encore d’une période de grâce, le mode de choix des délégués qui participeront au congrès risque de faire des remous. Aux élections, choisies par Ould Abbes comme mode de sélection des délégués, l’actuelle direction a pris une autre option. Les congressistes vont être triés par la direction du parti parmi les militants des mouhafadhas et des kasmas.
Pourtant, après la désignation de l’actuelle direction, des consultations tous azimuts ont été présentées comme la panacée qui devait sortir le vieux parti de la crise qui le mine depuis plusieurs années. Moad Bouchareb a fait le buzz en recevant des figures mythiques du FLN, à commencer par l’ancien secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem. Ce dernier a même créé l’événement en se faisant accompagner par des militants et des caméras de télévision.
Dans le sillage de ces rencontres, le président de l’APN a rencontré d’anciens opposants aux anciens secrétaires généraux du parti. C’est le cas de Salah Goudjil et d’Abderrahmane Belayat, deux caciques du vieux parti, qui ont constitué des directions parallèles de ce parti ces dernières années.
En revanche, la rencontre de samedi ne semble pas avoir abordé la présidentielle. La question est désormais laissée à la coordination des partis “de la majorité” dont le travail est coordonné par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. La preuve est que depuis plusieurs jours, toutes les formations politiques proches de la Présidence se sont murées dans un silence qui en dit long sur leur incapacité à connaître les intentions d’un Abdelaziz Bouteflika qui ne tardera pas à convoquer le corps électoral.
Ali Boukhlef