Réunion du secrétariat national du RCD : Forte charge contre le pouvoir !

Réunion du secrétariat national du RCD : Forte charge contre le pouvoir !

“L’appareil judiciaire ne trouve rien à redire devant les emprisonnements arbitraires, la vassalisation des corps intermédiaires, les putschs dans les structures de l’État et les partis politiques”, dénonce le RCD.

Le secrétariat national du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), qui s’est réuni en session mensuelle ordinaire, hier vendredi,  à Alger, a considéré qu’“outre la dégradation de la situation économique, les deux dernières décennies, marquées par une absence de vision et de projet global pour le pays, ont fini par déstructurer l’ensemble de la vie sociale bouchant, du même coup, les perspectives et les aspirations d’une génération entière”.

Dans le communiqué qui a sanctionné la rencontre, le secrétariat national du RCD relève, en effet, que “les chiffres des organismes gouvernementaux sur l’emploi et l’inflation ne peuvent rien devant la réalité du chômage massif des jeunes, de la contraction drastique du pouvoir d’achat des couches moyennes et populaires, ainsi que l’étalage insultant de richesses trop vite acquises”.

Et d’ajouter : “Pendant que des jeunes fuient le pays par milliers, dans des conditions souvent dramatiques, vers des horizons où ils espèrent construire un projet de vie, les officiels s’acharnent à ôter le peu de crédit qui reste aux institutions de l’État et donc tout espoir dans l’avenir.”

Le parti de Mohcine Belabbas, qui dresse un état des lieux pas du tout reluisant sur la situation actuelle du pays, fait remarquer que “les opérateurs économiques et les investisseurs capables de créer des emplois et dynamiser le tissu économique sont aux prises avec une bureaucratie prédatrice quand ils ne subissent pas le fait du prince”.

Aussi, souligne-t-il, “l’appareil judiciaire ne trouve rien à redire devant les emprisonnements arbitraires, la vassalisation des corps intermédiaires, les putschs dans les structures de l’État et les partis politiques”. Le SN du RCD soutient, d’ailleurs, que “si beaucoup fuient le pays pour des raisons économiques, le climat délétère entretenu jusqu’à l’écœurement est un facteur aggravant pour ceux d’entre nos jeunes qui font le choix de la harga. Le parti dénonce “la déstabilisation d’un club de football pour disperser sa galerie, réputée hostile à la hogra du pouvoir et à ses kabyles de service, à commencer par le premier d’entre eux”.

Par ailleurs, le RCD a indiqué que “le pouvoir algérien qui, par la voix de sa diplomatie, dit avoir confiance en la justice saoudienne au sujet des accusations qui pèsent sur le prince héritier, Mohamed Ben Salmane, dans l’assassinat du journaliste Khashoggi, n’attend même pas les résultats de cette dernière pour l’absoudre”. Toujours s’agissant de la diplomatie algérienne, le SN du Rassemblement a également considéré qu’“indépendamment des motivations qui peuvent les sous-tendre, les récentes déclarations de la partie marocaine, pour la mise en place d’un mécanisme bilatéral pour tenter de sortir du statu quo, arrivent dans un contexte algérien particulier. Les hésitations et tentations polémistes qui les ont suivies sont, au-delà des traditionnelles guerres des tranchées qui caractérisent les relations entre nos deux pays, significatives de l’absence d’un chef d’orchestre légitime, audible et visible”.

Ce pourquoi, le RCD pense que cela “laisse raisonnablement peu de chance, dans l’immédiat, à la prise en charge d’un dossier aussi lourd”, précisant que “pour le reste, les voies multilatérale et bilatérale, même assorties de conditions ou réserves, pour traiter les problèmes, ne sont pas antinomiques ; toutes les deux sont des instruments complémentaires et essentiels de la diplomatie”. Le parti de Mohcine Belabbas conclut, à ce propos, que “le discrédit grandissant de la voix officielle du pays et le refus de dialogue sont le prolongement d’une politique interne autiste, quand elle n’est pas nihiliste”.

Synthèse Mehdi Mehenni