Revendication d’un statut pour les victimes du terrorisme !

Revendication d’un statut pour les victimes du terrorisme !

L’Organisation nationale des victimes du terrorisme (ONVT) a tenu, jeudi et vendredi derniers, une rencontre organique régionale à Oran, regroupant les représentants de 13 wilayas de l’Ouest, ainsi que les congressistes d’Oran. Ce rendez-vous précède ceux de Laghouat, pour le Centre, et Constantine, pour l’Est, prévus respectivement les 6 et 8 décembre, en vue de préparer le 4e congrès de l’ONVT qui se tiendra les 25 et 26 décembre. Au menu de la rencontre d’Oran, l’installation de 4 commissions dont celle consacrée à l’étude de la révision de certains articles du statut particulier et du règlement intérieur. Un statut des martyrs du devoir, revendiqué depuis 1996, nous rappelle Fatma-Zohra Flici, la présidente de l’ONVT, pour qui ce point reste l’une des revendications essentielles de l’organisation, qui n’a jamais été satisfait. “En 2004, quand j’étais à l’APN, j’ai présenté un projet de loi sur le statut des victimes du devoir national et des victimes du terrorisme, mais on n’a pas eu de réponse”, explique-t-elle. À combien s’élève le nombre des victimes du terrorisme ? Mme Flici indique que l’ONVT a enregistré jusqu’à 100 000 adhérents, mais qu’aujourd’hui, ils sont entre 60 et 65 000, précisant qu’“en tant qu’organisation, on est là pour défendre la mémoire des gens qui ont été assassinés pour l’Algérie. Les gens s’en vont une fois qu’ils règlent leurs problèmes sociaux, ne restent que ceux qui sont conscients qu’il faut défendre la mémoire de ceux qui ne sont plus là”. Dans une interview accordée, l’an dernier, à la presse, la présidente de l’ONVT, et à propos du statut particulier, a affirmé que “son application sur le terrain s’avère très difficile (…). Ce qui est réclamé aujourd’hui par l’association, ce n’est plus un statut pour des questions matérielles, c’est la reconnaissance morale des victimes. Qu’on puisse les honorer en donnant le nom d’un des leurs à une rue, une école…” Parmi les autres commissions à installer, celle chargée d’exposer les problèmes des victimes du terrorisme rencontrés dont la pension des veuves des civils “qui perçoivent une retraite entre 10 et 12 000 DA” et les indemnités des blessés civils. À ce titre, Mme Flici précise que “parmi les blessés, certains ne perçoivent plus d’indemnités parce qu’ils sont arrivés à 0% d’incapacité permanente, ce qui est anormal parce qu’une victime reste une victime”. Pour rappel, tous les trois ans, les blessés sont soumis à des visites médicales, et le taux d’IPP diminue. Interrogé sur la réaction des pouvoirs publics face à leurs doléances, notre interlocutrice estime que contrairement à la question du statut où il n’y a aucune garantie pour la satisfaire, les autres dossiers ont été pris en charge. “Pour les autres revendications, on a toujours du répondant lorsqu’on soulève les problèmes.” Ainsi, les indemnités pour les blessés civils ont été plafonnées à 27 000 DA. Parmi les autres points discutés lors de la rencontre d’Oran, on note la préparation du programme d’action de l’ONVT pour la période de 2019 à 2023, ainsi que la mise en place d’une commission organique pour discuter du 4e congrès de l’organisation.

Saïd OUSSAD