Nombreuses sont les personnes, des mères d’enfants en bas âge pour la plupart, à avoir exprimé sur différents sites Internet leur peur et leur désarroi.
Un désarroi suscité principalement par la découverte, en France et en Suisse, d’une matière toxique dans des sirops pour enfants.
En effet, des lots de flacons concernant trois sirops pour enfants ont été retirés des marchés français et suisse.
Selon les autorités médicales des deux pays, citées par l’AFP, cette démarche s’impose en raison d’un «défaut de qualité».
Alors que la France et la Suisse sont en passe de faire le ménage dans leurs marchés des médicaments, les autorités algériennes, comme de coutume, se gardent de dévoiler leur position.
Et comment ! Joints hier à maintes reprises par téléphone, les responsables de la communication au niveau du ministère de la Santé ont gardé un silence radio, préférant renvoyer la balle au Centre national de pharmacovigilance et de matériovigilance.
Le Pr A. Helali, responsable de ce centre, a déclaré, quant à lui, que le retrait du marché d’un médicament «est une décision administrative qui ne revient pas aux scientifiques mais au ministère de la Santé».
L’interlocuteur a préféré s’étaler sur l’utilité de tels médicaments qui «même s’ils ne nuisent pas, n’apportent rien de bon», a-t-il soutenu.
De ce fait, le sentiment de panique qui a saisi des milliers de femmes ne peut trouver sa source que dans le silence des autorités.
Alors que les trois sirops concernés sont largement commercialisés chez nous, une telle décision ne semble pas concerner nos responsables du secteur de la santé.
Et pour cause. Nombreux sont les pharmaciens et les gérants d’officine qui, interrogés, ont déclaré être dans une parfaite ignorance d’une telle mesure.
En effet, comment peuvent-ils être au courant alors que, jusqu’au moment où nous mettons sous presse, aucune directive relative à la décision de retrait du marché des lots de produits concernés n’a émané du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière ou de ses directions ?
D’autres encore y vont de leurs propres conclusions en estimant que le retrait ne concerne pas les lots en Algérie du fait qu’ils sont produits localement.
Le Rhinathiol, le Bronkirex et le Carbocistéine, des sirops sans sucre contre la toux, la rhinite, la sinusite et le rhume destinés aux nourrissons et aux enfants, sont les produits incriminés des deux géants pharmaceutiques Sanofi-Aventis et Suissmedic.
L’Agence française de sécurité sanitaire de produits de santé a expliqué sur son site Internet que la décision, vendredi dernier, du rappel de ces médicaments non périmés a été prise après que du phénol, composé assez toxique, eut été détecté dans un lot de Rhinathiol.
Cette substance a été détectée suite au signalement d’un patient suisse ayant mentionné une forte odeur.
De son côté, l’Institut suisse de produits thérapeutiques, Suissmedic, a également décidé le retrait du sirop mis en cause en raison d’un défaut de qualité qui conduit à une dégradation de l’agent conservateur et à la formation de nouvelles substances jugées nocives pour la santé.
Alors que Sanofi-Aventis a précisé, dans un communiqué, que dans les flacons de «Rhinathiol sirop sans sucre enfants», un aspect trouble du liquide, une certaine odeur ou un goût désagréable pourraient se produire.
Cependant, aucun effet secondaire lié à l’absorption de ces médicaments, tel que nausées et vomissements, n’a été signalé jusqu’à présent.
De ce fait, ces ténors mondiaux de la pharmacie qui font actuellement le décompte des flacons concernés, ont indiqué qu’il s’agit d’un problème au niveau de la fabrication.
Et en guise de bonne foi, ils n’ont pas omis de rappeler que ces sirops «sont commercialisés depuis des dizaines d’années et que leur tolérance ne pose pas de problème».
Rappelons, par ailleurs que, sur décision de l’Agence européenne d’évaluation des médicaments, le Di-Antalvic sera retiré du marché en Europe.
Interdits depuis plusieurs années, cet antalgique a enfin été reconnu néfaste pour la santé et disparaîtra, de ce fait, des pharmacies ainsi que tous ses génériques.
Sur le plan national, ce médicament sera retiré graduellement du marché sur une période pouvant aller jusqu’à 12 mois, et ce au fur et à mesure que les stocks disponibles sur le marché local s’épuisent.
Le retrait graduel a été expliqué par le fait que c’est un retrait à titre préventif qui ne nécessite pas d’être brusque.