Rien ne va entre l’Arabie Saoudite et l’Iran

Rien ne va entre l’Arabie Saoudite et l’Iran

IMG_20160915_232907.JPGAu cours des derniers jours, l’Arabie saoudite et l’Iran, rivaux de longue date, ont échangé par médias interposés des propos particulièrement vifs.

Dans une tribune publiée par le New York Times le 13 septembre, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a émis de dures critiques contre l’Arabie saoudite, qu’il tient pour responsable de la propagation du terrorisme au nom de l’islam à travers la promotion internationale du wahhabisme.



Deux jours après la commémoration des attentats du 11 septembre 2001 à New York, le ministre a qualifié le courant religieux de « perversion théologique », qui a fait, affirme-t-il, des ravages à travers le monde. Les Saoudiens auraient, selon lui, jusqu’à présent jeté de la poudre aux yeux de leurs alliés en faisant croire à l’importance de leur rôle dans l’endiguement de la « menace iranienne ».

Côté saoudien, le ressentiment est vif quant au boycott par l’Iran du Hadj 2016. Après les bousculades de la Mecque l’année dernière, qui avaient coûté la vie à plus de 400 Iraniens, l’Iran avait blâmé les Saoudiens, qu’il avait considérés comme incompétents et coupables de crime, selon L’Orient le Jour. L’Iran a cette année a décidé que ses ressortissants ne se rendraient pas au Hadj, en raison de l’incapacité de l’Arabie saoudite à assurer leur sécurité.

Le boycott iranien aurait également été causé par les conditions « aux motivations politiques » posées par l’Arabie saoudite aux pèlerins iraniens : le Financial Times rapporte que parmi ces conditions figuraient l’interdiction de montrer le drapeau iranien, l’interdiction de se rassembler et la demande de port d’un bracelet d’identification spécial.

Mercredi, le prince Khaled al-Fayçal, gouverneur de la Mecque, a appelé quant à lui à « combattre le confessionnalisme » et à surmonter les dissensions, affirmant que « l’islam est unique. », selon Le Point. Il a invité à ne pas « politiser » le pèlerinage, faisant ainsi référence à la position iranienne et à la volonté de l’Iran d’organiser des manifestations à la Mecque.

Les terrains de rivalité et d’opposition entre Iran et Arabie saoudite sont nombreux, et les dissensions entre ces deux pays se manifestent de manière récurrente à travers les conflits régionaux, notamment en Syrie et au Yémen. En Syrie, l’Arabie soutient l’opposition, sunnite, tandis que l’Iran continue de fournir son soutien au régime de Bachar el-Assad, de confession chiite.

Aujourd’hui, l’ambassadeur saoudien aux Nations-Unies, Abdallah al-Mouallimi, a appelé le Conseil de Sécurité à mettre fin à la livraison d’armes par l’Iran aux milices houthies au Yémen, et à prendre des mesures contre la violation par l’Iran de la résolution 2216, qui réclamait la cessation des violences au Yémen, rapporte Al Jazeera.

Les rapports entre les deux pays sont encore compliqués par la chute du cours du pétrole, qui est liée notamment à une surproduction par les pays de l’Opep. L’Arabie saoudite et l’Iran refusent tous deux de s’accorder sur une réduction de leur production, chacun craignant pour sa position sur le marché.