L’appel à la grève lancé depuis plus d’une semaine par le Syndicat national des médecins résidents (Snmr) est maintenu. Cette corporation entamera à partir de demain, une grève de deux jours à l’échelle nationale pour exiger une meilleure formation, et ce, « pour le bien du patient en premier lieu».
Ainsi, de nombreux centres hospitaliers universitaires risquent d’être paralysés pendant deux jours. Et pour cause, les médecins résidents des différentes spécialités sont insatisfaits de la progression et de la qualité de leur formation. Ils considèrent de ce fait que «la réactualisation des programmes d’enseignement, leurs méthodologies et la révision des mécanismes de l’évaluation est une urgence». L’organisation du cycle de formation, les méthodes d’évaluation et le rôle du collectif autonome des médecins résidents dans l’amélioration de la pédagogie, sont les principales revendications du syndicat.
«La méthodologie et la révision des mécanismes de l’évaluation ne doivent plus rester un projet.», déclare le syndicat. L’une des plus importantes revendications des médecins résidents est la conception d’un nouveau carnet du résident du fait qu’il permet une évaluation complète des acquis du médecin résident et par conséquent supprime le caractère sanctionnant des examens. «Le carnet du résident, moyen d’évaluation du futur professionnel de santé actuel est inadapté et dépassé.
Il ne respecte point les règles exigées par la médecine et ne suit pas l’évolution de ce noble métier», regrette le syndicat, précisant que ce carnet, sert à être une référence de guide à la formation, un moyen crédible pour l’appréciation du degré d’acquisition des connaissances des médecins en formation.
Aussi, les médecins résidents ont décidé de boycotter des examens intercalaires en refusant l’arrêté 709 du 06/12/2010. L’arrêté 709 est jugé inadapté et sans effet, le syndicat demande «aux doyens des facultés de surseoir à l’application de cet arrêté et de considérer l’évaluation comme un acte pédagogique non sanctionnant, et en les instruisant a oeuvrer pour la représentation des résidents et de revoir les modalités d’évaluation».
«Cinq ans après, les mêmes acteurs et sans avoir élaboré aucun programme ni aucun support pédagogique décident de ne pas prendre en compte nos préoccupations et renouent avec le mode sanctionnant», regrette-til encore une autre fois. En plus de deux jours de grève, le syndicat annonce des sit-in dans les mêmes formes que précédemment, et d’autres points. Concernant la suite à donner à ces actions, le syndicat fait savoir que la décision serait prise lors d’une réunion d’évaluation à la fin de la semaine prochaine.
Cependant, «la grève illimitée serait une alternative pour les médecins résidents ». Le manque de communication entre les deux tutelles, à savoir, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, et le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière est la raison de cette poussée de fièvre des médecins.
«Les deux départements ne communiquent pas entre eux, chacun lance la balle dans le camp de l’autre», a-t-il déploré. Concernant les médecins résidents affectés dans le Grand Sud pour assurer leur service civil, le syndicat dénonce les mauvaises conditions de travail et de vie. «Il n’est pas normal d’envoyer des médecins dans des régions isolées sans leur assurer au préalable le minimum. Il faut des conditions optimales pour prodiguer des soins aux malades et cesser de les orienter vers les villes du Nord».
L.A.R.