Rokia Traoré en concert à Alger

Rokia Traoré en concert à Alger

ALGER – Une immersion dans un univers musical alliant la folk, le blues du Ténéré et le jazz repensés dans une conception rythmique et mélodique sahélienne a été proposée dimanche soir au public algérois par la chanteuse malienne Rokia Traoré, qui a également séduit par sa poésie.

Organisé par l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) El Aadi Flici, ce spectacle est le troisième et dernier du cycle musicale « Voix de femmes » ouvert vendredi et qui a déjà vu se produire la chanteuse marocaine Hindi Zahra et la chanteuse folk algérienne Souad Massi.

Accompagnée sur scène du joueur de n’goni malien Mamah Diabaté, un compagnon de scène de la première heure, Rokia Traoré a fait voyagé son public entre les univers de la musique mandingue et la tradition malienne et celui de l’énergie et de l’harmonie instrumentale occidentale tout en laissant sa voix puissante transgresser les deux écoles.

Avec beaucoup d’énergie dans la mélodie et d’humanité dans le texte, Rokia Traoré a réussi à accrocher les quelques centaines de spectateurs présents par des titres comme « Beautiful Africa », « Dounia » ou encore « Ka Moun Ké » un savant mélange de Ska et de funk porté par un équilibre entre guitares et notes de n’goni .

Les textes de Rokia Traoré, qu’elle écrit elle-même, sont chargés de douleurs d’amour, d’espoir et de joies, chantant, en Bambara, en anglais et en français, le déracinement, l’exil et le refus de la résignation des réfugiés du monde entiers et particulièrement au Mali.

Née  Bamako en 1974, Rokia Traoré a fait ses débuts sur la scène européenne en 1997 et sort son premier album « Mouneïssa » qui sera suivi de cinq autres opus dont le dernier « Né So » a été commercialisé en 2015.

Engagée pour la condition des femmes et les réfugiés elle chante souvent en duo avec de grands noms de la scène internationale et prête sa voix  des collectifs d’artistes.

En mars dernier la chanteuse a été nommée ambassadrice régionale de bonne volonté du Haut commissariat des nations unies pour les réfugiés.

Inauguré vendredi par un concert de la Marocaine Hindi Zahra, le cycle « Voix de femmes » a pris fin dimanche.