Romero, le héros qu’on n’attendait pas

Romero, le héros qu’on n’attendait pas

Maillon faible supposé de l’équipe d’Argentine, pas titulaire à l’AS Monaco, Sergio Romero s’est taillé une part de gloire en stoppant deux tirs au but face aux Pays-Bas ce mercredi (0-0, 4 tab 2). Un coup d’éclat totalement inattendu.

Sergio Romero qui prend la pose avec le trophée de l’homme du match. L’image est surprenante. Totalement déroutante. Voire incongrue. Pourquoi ? Parce que sur le cliché officiel, on s’attendait plutôt à voir la bouille de Lionel Messi, sauveur jusque-là de la sélection argentine et abonné depuis le début du Mondial à ce genre de distinctions. Ou Higuain. Ou encore Agüero. Bref, l’une des stars à paillettes de l’Albiceleste. L’un de ses maillons forts. Et pas son maillon faible désigné avant même le début de la compétition. Sauf que faible, Romero ne l’a pas vraiment été mercredi soir en repoussant les tentatives de Vlaar et Sneijder lors de la séance de tirs au but face aux Pays-Bas (0-0, 4 tab 2).

La FIFA ne s’est pas donc trompée. Ni les autres joueurs d’Alejandro Sabella, s’empressant, au coup de sifflet final de cette demi-finale à rallonge, d’aller enlacer leur gardien de but. Le grand bonhomme de la soirée, ce fut bien Sergio Romero, félicité chaudement sur Twitter par ses partenaires monégasques. Et en particulier par son… concurrent au poste de numéro 1 en Principauté, Danijel Subasic. « Bravo Romero ! Grande Romero ! » a lâché ce dernier. Romero, barré par le Croate, aura sûrement apprécié le geste. Lui, qui n’aura dû se contenter que de neuf matches en Principauté, toutes compétitions confondues. Lui, aussi, qui n’aura jamais convaincu dans le but monégasque. Et lui, enfin, qui, prêté à l’ASM par la Sampdoria de Gênes, ne sait toujours pas de quoi son avenir sera fait.

Van Gaal : « Je lui ai appris à arrêter les penalties »

Beaucoup d’incertitudes peut-être balayées mercredi soir. L’attitude de Sergio Romero avant la séance de tirs au but, sa détermination et sa rage à chaque arrêt n’auront échappé à personne. Et surtout pas à Louis van Gaal, victime collatérale du show Romero. Directe même puisque le technicien néerlandais, qui l’a eu sous ses ordres du temps où l’Argentin défendait le but de l’AZ Alkmaar, a confié en conférence de presse : « Nous n’avons pas perdu contre l’Argentine. Les tirs au but sont aussi une affaire de chance.  Mais ça fait encore plus mal parce que c’est moi qui ai appris à Romero à arrêter les penalties. » Cynisme ? Pointe d’humour noir dans le ton du Néerlandais ? On ne saura jamais. Mais en choisissant de faire confiance à Cillessen – qui n’avait jamais arrêté un penalty dans sa carrière avant cette séance de tirs au but et de ne pas abattre sa carte Krul, comme face au Costa Rica au tour précédent, van Gaal a joué. Et perdu. Et c’est son ancien protégé qui s’est chargé de lui donner la leçon.