Rude concurrence entre le FLN et le RND pour les sénatoriales: Le Face-à-face Ouyahia-Bouchareb

Rude concurrence entre le FLN et le RND pour les sénatoriales: Le Face-à-face Ouyahia-Bouchareb

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Hier, c’était la journée du «wait and see» pour ces deux forces politiques qui, après plusieurs jours d’effervescence, attendent patiemment le verdict de l’urne.

Il n’est qu’intérimaire. Il n’empêche que se sera son premier test. Lui, c’est Mouad Bouchareb, désigné dernièrement aux commandes de l’instance dirigeante du FLN. Le député de Sétif qui a été choisi également pour présider l’Assemblée populaire nationale, porte sur ses frêles épaules le lourd fardeau de l’importante marque de confiance que lui a faite le président de la République en le désignant à la tête de la plus grande force politique du pays. Mouad Bouchareb doit restructurer le parti certes, mais il doit aussi le mener à bon port. Et la course aux sénatoriales pour le renouvellement partiel de la chambre haute du Parlement qui s’est déroulée hier, est la première épreuve pour le FLN version Bouchareb. Un FLN «désorienté» après les fortes secousses qu’il a subies avec la mise en veilleuse de l’ensemble des structures du parti. Mais malgré cette crise interne, le FLN est entré de plain-pied dans la course des sénatoriales.

Des 23 partis en lice, le FLN est le seul à avoir réussi à couvrir l’ensemble des wilayas, suivi du RND avec 46 wilayas. Le parti de Ahmed Ouyahia, partenaire du FLN dans l’Alliance présidentielle, reste son premier rival. Cette rivalité entre les partis jumeaux, sourde ou mise en veilleuse pendant qu’ils gouvernent ensemble, refait surface à la faveur de chaque échéance électorale et même hormis ces périodes. Les guéguerres, querelles et petites jalousies qui entachent les relations entre le FLN et le RND depuis la création de ce dernier, il y a une vingtaine d’années, sont légion. Faut-il rappeler que lors de la campagne électorale des législatives, l’ex-secrétaire général du FLN avait tenu à rappeler au RND que «le FLN est né avec les moustaches des révolutionnaires. Il n’est pas fabriqué», faisant allusion à la création du RND en 1997 et qui a remporté la majorité de l’APN quelques mois plus tard. Une réplique à l’époque aux déclarations du patron du RND qui avait critiqué les partis qui parlent au nom du Président et s’attribuent le mérite de la Révolution de 1954.

C’est donc un secret de Polichinelle que de révéler que le FLN et le RND ne filent pas le parfait amour… La diatribe constitue bel et bien le lot de ces deux formations. Chacune d’elles cherche à montrer sa primauté en obtenant la majorité dans les deux chambres du parlement. Le parti de Mouad Bouchareb trône déjà sur l’Assemblée populaire nationale et a été vainqueur lors des locales de novembre 2017. Il entend préserver sa position de leader lors des sénatoriales en présentant des listes pour l’ensemble des wilayas du pays. Ce pari d’être présent partout n’a été gagné par aucun autre parti, y compris son allié au gouvernement et au Parlement. Le RND du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, est en lice dans les 46 wilayas. Qui l’emportera? Hier, c’était la journée du «wait and see» pour ces deux forces politiques qui, après plusieurs jours d’effervescence, attendent patiemment le verdict de l’urne. Un test très important qui va définir la nouvelle cartographie du Sénat ou du moins, la conforter. Ce test est important, mais juste pour le satisfecit personnel des deux partis.

Car cela n’a pas un réel impact puisque que ce soit le FLN ou le RND, les deux mastodontes de l’Alliance seront les gagnants et c’est leur alliance qui fait la différence sur la scène politique. La force qu’ils constituent à tous les niveaux: les communes, l’APN et le Sénat, leur permet d’appliquer sans couac le programme du président de la République. En emportant une nouvelle majorité au Sénat, le duo FLN-RND ne fera qu’attester de la force de sa base militante qui plébiscitera son candidat, lors de la prochaine élection présidentielle et le mènera tout naturellement au palais d’El Mouradia. Alors oui, si ça les agrée, les deux partis au pouvoir peuvent se livrer à une bataille semblable à celle à laquelle se sont livrés les deux familles Horace et Curiace, il y a bien longtemps déjà.