Ruée vers l’or dans le grand sud : 522 détecteurs de métaux saisis, des centaines d’arrestations en 2015

Ruée vers l’or dans le grand sud : 522 détecteurs de métaux saisis, des centaines d’arrestations en 2015

Une « ruée vers l’or » est constatée depuis quelques années dans le grand sud algérien. Ces chercheurs d’or sont algériens mais également des citoyens des pays voisins qui cherchent à faire fortune.

Dans la panoplie indispensable du chercheur d’or, le détecteur de métaux est un must. Les services de sécurité algériens donnent depuis quelques années de bilans des saisies de cet instrument indispensable des chercheurs d’or qui, on l’imagine fort, sont très mal vus par les autorités.

Les chiffres de saisies pour les premiers mois de l’année 2015 viennent de tomber et ils confirment que « l’activité » est de plus en plus prisée. Selon la Gendarmerie nationale, 522 détecteurs de métaux ont été saisis depuis le début de l’année dans la wilaya de Tamanrasset. 1,7 kg d’échantillons de sable mélangé à de l’or ont été récupérés.

Ces saisies sont liées à 73 affaires traitées qui se sont soldées par à  » l’arrestation de 774 individus de différentes nationalités africaines, dont 13 personnes ont été libérées, a indiqué à l’agence APS le commandant du groupement, le lieutenant-colonel Lazreg Merouane ».

Outre les détecteurs de métaux, les services de sécurité ont saisi 65 véhicules, 7 motocyclettes, 30 téléphones de communication par satellites, 104 téléphones mobiles, de sommes en monnaies nationale et étrangère.

502 personnes ont été arrêtées en 2014 et 671 détecteurs de métaux, 37 téléphones satellitaires « Thuraya » saisis ainsi « qu’une quantité d’or mélangé de sable ».

Des bandes organisées et multinationales

En avril dernier, le journal El Watan a publié un reportage sur cette nouvelle ruée vers l’or menée par des « bandes de trafiquants d’or organisées » et multinationales puisqu’on y trouve aussi bien des algériens que des ghanéens, nigériens, tchadiens, soudanais….

Le Grand Sud, observait-il, « n’est plus seulement propriété des sociétés minières et multinationales des métaux précieux. Le kg d’or serait revendu à 450 millions de centimes sur le marché local et atteindrait jusqu’à les 600 millions au Niger. Tout un marché des détecteurs de métaux mais aussi de « cartes de trésor » s’est mis en place.

Le directeur de l’énergie et des mines, Ali Naceri, a affirmé au El Watan, que le phénomène était « maitrisé » et n’avait plus les mêmes « proportions d’il y a quelques mois ».

La fièvre de l’or du Djado

La ruée a touché surtout les gisements frontaliers avec le Niger, a-t-il souligné, tout en minimisant l’ampleur m2du phénomène et en se montrant sceptique sur les « découvertes » dont fait état la rumeur.

Le nord du Niger a connu au cours de l’année 2014, une grande ruée vers les montagnes du Djado où plus de 10000 personnes de plusieurs nationalités (Tchadiens, Libyens, Soudanais, Mauritaniens, Nigérians, Nigériens) ont afflué après la découverte d’un gisement.

Le gouvernement du Niger a décidé en juillet 2014 de fermer provisoirement le site afin de la sécuriser mais la fièvre de l’or n’a pas baissé. Deux sites sont particulièrement prisés. L’un près de la frontière et un autre à Tchibarakaten, dans l’extrême nord de l’Aïr, près de la frontière algérienne.