Depuis plusieurs jours, des rumeurs circulent sur l’état de santé du président ouzbek Islam Karimov, victime d’une hémorragie cérébrale, et qui est même donné pour mort par certains médias.
La confusion règne au sommet de l’État ouzbek, alors que des rumeurs insistantes circulent depuis plusieurs jours sur l’état de santé du président Islam Karimov, placé en réanimation à la suite d’une hémorragie cérébrale samedi et donné pour mort par certains médias russophones et une formation d’opposition.
Mercredi 31 août, à la vieille de la fête d’indépendance du pays, c’est un présentateur de la télévision d’État qui a lu le discours présidentiel, traditionnellement prononcé par Islam Karimov. Un évènement qui n’a pas manqué d’alimenter un peu plus la rumeur.
D’autant plus que le gouvernement a annulé une cérémonie prévue mercredi matin, lors de laquelle, comme chaque année, le chef de l’État honore la mémoire des victimes des répressions de l’ère soviétique.
Un concert en présence de hauts responsables et de diplomates a également été annulé, selon une source diplomatique citée par Reuters, même si les festivités organisées pour la population sont, elles, maintenues dans la capitale Tachkent.
« État stable », selon sa fille
De son côté, sa fille cadette du président, Lola Karimova-Tilliaïeva, qui réside à Paris, a laissé entendre, via les réseaux sociaux, que son père était bel et bien vivant. « Je voudrais remercier tout le monde pour les messages de soutien et vos souhaits pour une guérison rapide de notre président », a-t-elle écrit sur Instagram. Et d’ajouter : « Je suis sûre que cette énorme bonté qui vous vient du fond du cœur l’aidera dans sa guérison ! ».
Les autorités de cette ex-république soviétique d’Asie centrale, d’ordinaire promptes à démentir les rumeurs concernant le président, ont cette fois une part de responsabilité, gardant le silence après avoir annoncé dimanche l’hospitalisation du président de 78 ans. Un silence qui a suscité d’intenses spéculations et jusqu’à des interrogations sur un éventuel décès qui serait gardé secret.
C’est la fille du président qui avait déjà annoncé lundi qu’il se trouvait en réanimation après avoir souffert samedi matin d’une hémorragie cérébrale. Elle avait indiqué qu’il se trouvait dans un « état stable ».
Les Ouzbeks n’ont jamais connu d’autre président
Islam Karimov dirige l’Ouzbékistan d’une main de fer depuis plus d’un quart de siècle. Sa mort éventuelle plongerait le pays dans l’incertitude, l’Ouzbékistan n’ayant jamais connu d’autre dirigeant depuis son indépendance, en 1991.
Son règne est associé à une répression de toute forme d’opposition, et des réélections obtenues par des victoires écrasantes sur des concurrents de faible notoriété et une participation présentée comme massive à chaque élection.
Il a été réélu à la tête de l’Ouzbékistan pour un nouveau mandat de cinq ans en mars 2015 avec plus de 90 % des voix au cours d’un scrutin sans surprise ni réelle opposition et en dépit des critiques des observateurs occidentaux qui ont dénoncé de nombreuses irrégularités.
Depuis l’annonce de son hospitalisation, les noms circulant sur un potentiel successeur à Islam Karimov comprennent notamment Chavkat Mirzioïev, l’actuel Premier ministre, et Roustam Azimov, le vice-Premier ministre, réputés rivaux.