Mercredi dernier, l’Algérie a décidé de suspendre immédiatement le Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération ; conclu le 8 octobre 2002 avec le Royaume d’Espagne. D’ailleurs, cette décision a suscité de vives réactions, notamment celle de l’Union Européenne (UE) qui la juge comme « extrêmement préoccupante ».
Dans un communiqué commun rendu public ce 10 juin ; le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, et le vice-Président de la Commission en charge du Commerce, Valdis Dombrovskis, sont revenus sur la décision de l’Algérie ; et ce, en ce qui concerne la suspension immédiate de son Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération avec l’Espagne.
« La décision prise par l’Algérie de suspendre le traité d’amitié et de bon voisinage signé avec l’Espagne en 2002 est extrêmement préoccupante », a estimé l’UE ; jugeant que les instructions données concernant les transactions entre les deux pays sont « en violation de l’accord d’association UE-Algérie ; particulièrement dans le domaine du commerce d’investissement ».
L’UE semble interpréter les mesures prises par l’Algérie à l’égard de l’Espagne comme étant « un traitement discriminatoire d’un État membre de l’UE » ; qui « nuirait à l’exercice des droits de l’Union au titre de l’accord ».
« Nous sommes en contact étroit avec le gouvernement espagnol et tendons la main aux autorités algériennes pour clarifier rapidement la situation » ; lit-on encore sur le même communiqué.
Algérie-Espagne : « l’UE prête à s’opposer aux mesures prises contre des États membres de l’UE »
Le communiqué commun de Borrell et de Dombrovskis n’a pas manqué de souligner la solidarité au sein de l’union. « Les relations bilatérales des pays tiers avec les différents États membres de l’UE font partie de leurs relations avec l’UE » ; a affirmé l’UE.
« L’unité et la solidarité au sein de l’UE restent essentielles pour défendre nos intérêts et nos valeurs dans nos relations avec tous les pays », a rappelé l’UE ; rajoutant le fait que « la politique commerciale est une compétence exclusive de l’UE ».
Ainsi, « l’UE est prête à s’opposer à tout type de mesures coercitives appliquées à l’encontre d’un État membre de l’UE » ; a mis en garde le communiqué de l’Union Européenne.
Toutefois, poursuit le même communiqué, « l’UE continue de privilégier le dialogue d’abord pour résoudre les controverses ». Rappelant que « l’Algérie est un partenaire important de l’UE en Méditerranée et un acteur clé pour la stabilité régionale ».
« Nous espérons qu’au nom de notre partenariat solide et à long terme ; une solution rapide sera trouvée pour rétablir pleinement les relations commerciales et d’investissement. Nous sommes prêts et désireux de soutenir ces efforts », a conclu l’UE.
Dans ce même sillage, il convient de rappeler qu’hier ; la Commission européenne avait exprimé sa profonde inquiétude face à la décision de suspendre l’application dudit Traité. En effet, l’UE avait appelé les autorités algériennes à « revenir sur leur décision » de suspendre le traité de coopération avec l’Espagne.