Rupture du jumelage entre Perpignan et Mostaganem : Le wali Ahmed Boudouh réagit

Rupture du jumelage entre Perpignan et Mostaganem : Le wali Ahmed Boudouh réagit

Le maire de Perpignan, Louis Aliot, du Rassemblement National, a annoncé la fin du jumelage entre les deux villes, une décision qui intervient dans un contexte de tensions diplomatiques persistantes entre la France et l’Algérie.

Le maire de Perpignan, connu pour ses positions radicales sur les questions liées à l’immigration et à l’islam, n’a pas donné de raisons officielles à cette rupture. Cependant, il est difficile de ne pas y voir une motivation politique, alors que les relations entre la France et l’Algérie connaissent une période de turbulences.

Ahmed Boudouh, wali de Mostaganem, a déclaré « Mostaganem est une honorable ville et ça ne l’honore pas d’être en jumelage avec une ville dirigée par l’extrême-droite, nostalgique d’un sinistré passé ».

🟢 À LIRE AUSSI : Marine Le Pen sur l’Algérie : « je ferais exactement ce qu’a fait Trump avec la Colombie »

Le jumelage entre Mostaganem et Perpignan avait été établi en avril 2010, sous l’impulsion de Jean-Marc Pujol, alors maire de Perpignan et originaire de Mostaganem. Il avait pour seule vocation de favoriser les échanges culturels entre les deux villes.

Tensions politiques entre l’Algérie et la France : l’affaire Doualemn en toile de fond

Les relations entre Alger et Paris connaissent une période de turbulences. L’affaire de « l’influenceur algérien » Boualem N., alias Doualemn, expulsé puis renvoyé en France, a cristallisé les tensions. L’expulsion de cet homme de 59 ans, interpellé à Montpellier pour « incitation à la violence » sur TikTok, a été suivie d’un refus des autorités algériennes de le laisser revenir en Algérie.

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a vivement critiqué cette décision, y voyant une « humiliation » de la France. La diplomatie algérienne a réagi en dénonçant une « campagne de désinformation » menée par certains courants politiques français, notamment l’extrême droite.

Face à la montée des tensions, le Quai d’Orsay semble reprendre la main. Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, a désavoué indirectement les positions de ses collègues, notamment Bruno Retailleau, en insistant sur le rôle du Quai d’Orsay dans la politique étrangère de la France. Il a également appelé à « restaurer » la relation avec l’Algérie, soulignant l’importance d’apaiser les tensions.

🟢 À LIRE AUSSI : « La crise franco-algérienne la plus grave depuis l’indépendance », l’historien Benjamin Stora alerte

Les dernières déclarations de Jean-Noël Barrot laissent entrevoir une volonté d’apaisement de la part de la France. Une réunion autour du président Macron devrait définir les mesures à prendre pour « restaurer la coopération » entre les deux pays. Reste à voir si cette tentative de désescalade portera ses fruits et permettra de renouer un dialogue constructif entre Alger et Paris.