Notre voisin de l’Est s’est imposé comme une destination des plus séduisantes et des plus concurrentielles, au point de continuer à attirer de plus en plus de touristes algériens et même européens.
Au moment où les autorités ne cessent de disserter sur les meilleurs moyens de relancer le secteur touristique afin de pallier le recul drastique des recettes pétrolières, les familles algériennes, en quête d’un moment de détente et d’évasion, continuent d’affluer vers la Tunisie voisine. Et ce n’est visiblement pas cette taxe de toutes les controverses appliquée par les autorités tunisiennes pour l’entrée dans ce pays qui les empêchera de déferler sur les innombrables complexes touristiques qui parsèment la côte tunisienne.
Ce droit d’entrée de 30 dinars tunisiens, imposé aux Algériens, constitue surtout une contrariété pour les populations frontalières qui ont l’habitude d’aller plus souvent en territoire tunisien. C’est pour cela que le flux de touristes algériens vers le territoire tunisien se poursuit actuellement sans discontinuer et les postes frontaliers ne désemplissent pas. La fréquentation durant le mois de juillet a même augmenté par rapport à la même période l’année dernière, si l’on se fie à la déclaration faite à Liberté par le représentant à Alger de l’Office tunisien du tourisme, Bassam Ouartani. Ce qui démontre que l’intérêt du touriste algérien pour la destination Tunisie ne faiblit pas, tant que l’offre faite par les opérateurs de ce pays reste à la portée des bourses moyennes. Il est vrai que pour le moment, les formules proposées par les hôteliers tunisiens, notamment celles faites par le biais des agences de voyages algériennes, demeurent imbattables et sur le plan du prix et sur celui de la prestation. Sans trop s’étaler sur la problématique de la culture touristique presque inexistante chez nous, la comparaison entre les offres touristiques algériennes et tunisiennes n’a pas lieu d’être. Et si sur le plan des paysages et des sites naturels, l’Algérie possède des atouts à faire pâlir de jalousie n’importe quel étranger, le manque, voire l’absence d’une infrastructure touristique digne de ce nom constitue un véritable obstacle à tout développement du secteur. À voir de près l’offre tunisienne, l’on se rend compte très rapidement que notre voisin de l’Est a mis touss les atouts de son côté. Des efforts énormes, faut-il le dire, ont été consentis dans ce domaine des années durant. Au final, la Tunisie s’est imposée comme une destination des plus séduisantes et des plus concurrentielles, au point de continuer à attirer de plus en plus de touristes étrangers, et ce malgré le problème de l’insécurité qui s’était posé l’année dernière avec les attaques terroristes de Sousse. Des complexes et établissements touristiques de toutes catégories, des prestations à la hauteur des attentes des clients et un incomparable rapport qualité-prix ont, ainsi, donné à la Tunisie une place de choix dans le gotha des destinations touristiques mondiales. Les complexes touristiques essaiment toute l’étendue du littoral tunisien, de Bizerte à Zarzis, en passant par Hammamet, Sousse, Monastir, Mahdia, Sfax… où le touriste trouve tout ce dont il a besoin et à un prix défiant toute concurrence. Des hôtels pieds dans l’eau avec toutes les commodités dont le client a besoin, à l’exemple des parasols, transats et serviettes mis gratuitement à disposition, des piscines dotées de toboggans, des espaces de distraction, des animations pour les adultes et pour les enfants… bref, toutes les conditions à même d’attirer et de fidéliser le client. En somme, tout ce qu’on ne trouve pas chez nous en Algérie. Et c’est cela qui fait la différence. Et si certains s’offusquent devant le flux de familles algériennes vers la Tunisie, allant parfois jusqu’à les appeler à privilégier le tourisme intérieur, ils oublient peut-être que le meilleur moyen de retenir les Algériens chez eux, c’est de leur offrir ce qui leur manque et qui les pousse à aller voir ailleurs.