Russicada Park Skikda, un vrai projet touristique ou simple effet d’annonce ?

Russicada Park Skikda, un vrai projet touristique ou simple effet d’annonce ?

À l’occasion du 60e anniversaire de son indépendance, l’Algérie s’apprête à inaugurer, le 5 juillet prochain à Skikda, Russicada Park, un des plus grands villages touristiques du Maghreb. La Direction du tourisme et de l’artisanat de la wilaya avait en effet assuré, en janvier dernier, que le taux d’avancement des travaux avait atteint 90 %. Ce projet, issu d’un partenariat algéro-saoudien, est implanté dans la commune de Flifla (est de Skikda).

Le projet Russicada Park en chiffres

Russicada Park s’étend sur une surface de 130 000 m2 et possède une capacité d’accueil de 1700 lits. Il compte un grand hôtel de 108 chambres, 10 villas haut standing, 6 grands appartements, 165 trois pièces, un parking pour 127 véhicules, un centre commercial, une salle de fêtes, une salle de cinéma, 5 restaurants, un théâtre en plein air de 1500 places, des salles de jeu, une piscine couverte, des terrains de sport et un parc de jeux aquatiques. Le projet inclut en outre une station de traitement des eaux usées prévue pour 5000 habitants. En matière d’emploi, le village touristique peut générer jusqu’à 400 postes directs en haute saison.

Une mise en exploitation retardée

Concept inédit en Algérie, ce projet touristique algéro-saoudien a bénéficié d’une enveloppe de 7,4 milliards de dinars (740 milliards de centimes). Mais à cause de difficultés à obtenir un financement complémentaire, puis en raison de la crise sanitaire, les travaux ont été arrêtés durant plusieurs mois et sa mise en exploitation, prévue pour 2020, a dû être reportée.

Ainsi, malgré l’annonce de cette inauguration imminente, les Algériens craignent de voir Russicada Park subir le sort d’autres programmes déclarés en grande pompe, mais qui n’ont pas encore vu le jour. À titre d’exemple, nous pouvons citer le projet émirati des quatre tours touristiques de Sidi Fredj (El Biar), commencé en 2016 et qui, en 2022, n’a toujours pas été achevé à cause d’arrêts récurrents des travaux. Il y a aussi le projet d’aménagement de l’Oued El Harrach que les pouvoirs publics ont initié en 2012 avec un budget de 82 milliards de dinars (8200 milliards de centimes) et dont la date de livraison ne cesse d’être repoussée chaque année.