Ryad n’a toujours pas fourni de preuves suffisantes

Ryad n’a toujours pas fourni de preuves suffisantes

Alors que le Secrétaire général de l’ONU devait rendre, ce mardi 2 août, un rapport au Conseil de sécurité sur les crimes de guerre de l’Arabie saoudite au Yémen, Riyad n’a toujours pas présenté de preuves suffisantes pour être radié de la « liste noire » onusienne. Selon une source diplomatique, les autorités onusiennes devraient se rendre à Riyad afin de collecter des informations sur l’implication saoudienne au Yémen, rapporte Reuters, cité par PressTV.

Un rapport de l’ONU fait état de la responsabilité du régime saoudien dans le massacre de 60% des enfants au Yémen, soit 510 morts et 667 blessés.

Il y a deux mois, Riyad et ses alliés ont fait pression sur l’ONU pour que le nom de l’Arabie saoudite soit retiré de la « liste noire » des pays violant les droits des enfants dans les conflits armés. Mais afin de limiter l’impact de sa décision, l’ONU avait présenté le retrait de l’Arabie saoudite de cette liste comme provisoire.

Ban Ki-Moon avait confirmé que l’Arabie saoudite avait menacé de « supprimer des financements à plusieurs programmes de l’ONU ». Riyad a notamment envisagé de couper des financements à l’agence qui aide les réfugiés palestiniens, l’UNRWA, en difficulté financière, selon des diplomates à l’ONU.

La monarchie wahhabite aurait aussi mobilisé l’Organisation de la coopération islamique (OCI) et la Ligue arabe pour appuyer ses intimidations. Toujours selon les sources diplomatiques à l’ONU, Ban Ki-moon devrait confirmer au Conseil de sécurité la poursuite des négociations avec l’Arabie saoudite et que la « liste noire » était en cours de révision.

La coalition dirigée par Riyad est composée de plusieurs états arabes : les Emirats arabes unies, Bahreïn, Koweït, Qatar, Egypte, Jordanie, Maroc, Sénégal et Soudan. Prétextant son soutien à Abed Rabbo Mansour Hadi, le président démissionnaire du Yémen, la coalition a lancé une « sale » guerre contre ce pays, qui vient d’entamer son seizième mois. Cette guerre a fait plus de 6.400 morts et déplacé 2,8 millions de personnes.

Poursuite des opérations au-delà des frontières

En riposte aux agressions saoudiennes, les attaques yéménites au-delà des frontières se sont poursuivies, les combattants de l’armée et d’Ansarullah ont visé ce mardi un rassemblement de militaires saoudiens dans la base Chabaka, dans la région frontalière de Khoba, à Jizane. Ils ont également tiré un missile de fabrication locale baptisée As-Sarkha contre les troupes saoudiennes positionnées dans la base de Maanak, à Khoba.

Une source militaire citée par la chaine yéménite AlMassirah a fait état de plusieurs soldats saoudiens visés par des snipers yéménites dans les bases militaires de Khoba. Par ailleurs, au niveau politique des milliers de Yéménites ont manifesté dans la capitale en soutien à l’accord entre le mouvement d’Ansarallah et le parti de l’ancien président Ali Abdallah Saleh.

Les deux parties se sont accordées sur la mise en place d’un conseil supérieur pour gouverner le Yémen. Les manifestants ont demandé à ce conseil de se focaliser sur la lutte contre l’agression saoudienne. Ils ont en outre exhorté tous les partis à approuver la formation du conseil supérieur.

La délégation pro-saoudienne quitte le Koweït

S’agissant des pourparlers de Koweït, la délégation pro-saoudienne, qui représente l’ancien gouvernement de Mansour Hadi, a quitté le Koweït pour protester contre l’annonce du conseil supérieur par Ansarallah et ses alliés. Les pourparlers de paix pour le Yémen avaient été prolongés d’une semaine après la demande du médiateur onusien.

La délégation pro-saoudienne a quitté le Koweït pour l’Arabie un jour après la décision de l’ONU de prolonger les négociations. « Nous quittons le Koweït, mais pas les pourparlers qui continuent jusqu’au 7 août », a déclaré le ministre yéménite des Affaires étrangères, Abdelmalek al-Mikhlafi, à la tête de l’équipe pro-saoudienne des négociations.