Le sélectionneur national a bien voulu répondre à nos questions et aux questions de l’agence anglaise Reuters, qui était en place hier avant le début de la séance d’entraînement qui s’est déroulée sur le terrain de Moubra.
Le coach des Verts a affirmé qu’il n’était pas satisfait de la sanction infligée par la FIFA à l’encontre de l’Egypte.
Il a révélé également que les trois joueurs blessés, en l’occurrence, Meghni, Bougherra et Lacen, ne pourront intégrer le groupe que d’ici une semaine à dix jours. Et que les autres blessés n’ont rien de grave, selon Saâdane, qui affirme qu’ils seront prêts dans quelques jours.
– Comment évaluez-vous ce stage après 6 jours de travail ?
– Je dirai que les joueurs, qui sont arrivés les 13 et 14 mai, se sont bien acclimatés, parce que nous sommes au sixième jour du stage, ces derniers sont bien, mais par contre, ceux qui sont arrivés en retard, car ils ont joué des matches de championnat le week-end passé, ça va demander encore quelques jours pour leur adaptation à l’altitude. Nous avons également quelques soucis concernant quelques blessés, mais pour la majorité, ce sont des blessures légères qu’on traitera rapidement.
– Pouvez-vous nous donner quelques détails sur les blessés ?
– Bon, pour ne rien vous cacher, nous avons trois joueurs, en l’occurrence, Meghni, Bougherra et Lacen, dont les blessures nécessitent des soins particuliers, ce qui veut dire qu’ils seront loin du groupe pendant encore une semaine, peut-être jusqu’à dix jours. Alors que pour les autres blessés, je veux parler d’Antar, Yebda Medjani, Boudebouz et Halliche, leurs blessures ne sont pas méchantes et en principe, dans deux à trois jours, vous les verrez s’entraîner avec le groupe.
– Donc, on peut rassurer les Algériens en leur confirmant qu’Antar, Yebda, Halliche, Boudebouz et Medjani seront bientôt rétablis ?
– Tout à fait, je le confirme.
– Est-ce qu’on peut connaître de quoi souffrent Meghni, Bougherra et Lacen ?
– Bon, concernant Meghni, tout le monde sait qu’il souffre, depuis longtemps, du genou et plus exactement du cartilage. Il est bien pris en charge par le staff médical qui s’attelle à le remettre sur pied. Maintenant, on a encore le temps pour savoir s’il sera apte ou non pour le Mondial. Le joueur travaille d’arrache-pied pour reprendre et, nous, on a toujours un espoir qu’il va revenir.
Pour ce qui est de Bougherra, il est venu au stage blessé, souffrant d’une déchirure au mollet. Le staff médical est en train de le soigner de la meilleure façon possible pour qu’il revienne le plus tôt possible dans le groupe. Enfin, pour Lacen, vous savez très bien qu’il revenait d’une blessure et pour le moment, il souffre d’un début de pubalgie. C’est ainsi qu’on a préféré, en concertation avec le staff médical, de le ménager, il sera soumis à des soins intensifs pour le remettre sur pied.
– Vous dites qu’ils ne pourront intégrer le groupe que d’ici une semaine ou peut-être dix jours, ce qui fait que leur participation face à l’Irlande est incertaine ?
– Sincèrement, je ne prendrai aucun risque si je vois qu’ils ne sont pas prêts pour le match face à l’Eire. Je n’ai pas envie de remettre un gars sur le terrain pour qu’il rechute. Après, ce sera terminé, pour lui, le Mondial. Pour nous, je préfère les ménager, car pour moi, ce n’est pas le match de l’Eire qui m’intéresse, car dans mon plan, la véritable préparation, pour attaquer le Mondial, débutera au stage de Nuremberg en Allemagne. J’espère que c’est assez clair.
– Quel est votre avis sur la sanction infligée par la FIFA à l’Egypte à la suite du caillassage du bus algérien le 12 novembre dernier au Caire ?
– Même si on respecte la sanction de la FIFA, je pense que cette sanction ne correspond pas du tout à ce qu’on a vécu au Caire et notamment le caillassage du bus, c’est une sanction qui ne nous satisfait pas et je préfère m’arrêter là, car on est concentrés maintenant sur la Coupe du monde. Bon, c’est du passé et c’est tout.
– Est-ce que vous pensez qu’il y a quelque chose à faire pour améliorer les relations sportives entre l’Algérie et l’Egypte pour que les tensions s’apaisent ?
– Je pense que ce sont les dirigeants égyptiens qui doivent faire le premier pas, car ce sont eux qui ont créé la pagaille et qui sont responsables de ces tensions. S’ils veulent se réconcilier avec les Algériens, ils doivent demander pardon. Je pense que le football a été toujours un vecteur pour réunir les gens et non pas pour faire la guerre.
– Quel est l’adversaire que vous redoutez le plus en Coupe du monde ?
– Dans l’ordre, je pense que l’Angleterre est le grand favori, elle est au-dessus du lot, il y a, tout de suite après, les Etats-Unis qui ont maintenant une grande expérience en Coupe du monde. Et après, il y a la Slovénie, qu’on respecte beaucoup, car c’est une équipe qui a beaucoup progressé.
– Qu’en est-il des nouveaux joueurs qui ont intégré le groupe ?
– Je ne vous cache pas que j’avais des appréhensions au début, mais Dieu merci, ils se sont vite intégrés dans le groupe, ce qui est déjà très encourageant pour la suite.
– Que pensez-vous du retour à la compétition de Belhadj ?
– C’est un joueur indispensable dans l’équipe, c’est une pièce maîtresse dans mon échiquier. En plus de ses qualités footballistiques, il a une excellente mentalité. Je pense qu’il a beaucoup progressé depuis qu’il est passé de Lyon à Portsmouth, ça nous fait plaisir d’avoir dans la sélection nationale des joueurs de cette trempe.
– Qu’est-ce que cela vous fait d’être le seul entraîneur africain à être présent au Mondial sud-africain ?
– Je pense que c’est extraordinaire d’être le seul entraîneur représentant le continent africain dans le prochain Mondial. Représenter tous les entraîneurs africains et également arabes est une grande fierté pour moi et également une grande responsabilité supplémentaire.
– Votre présence à la tête d’une sélection africaine au prochain Mondial pourra-t-elle pousser les autres fédérations africaines à donner la chance aux entraîneurs locaux ?
– C’est une affaire de dirigeants, je ne peux pas donner des conseils à des dirigeants des autres fédérations sportives africaines. Ce que je peux vous dire, c’est que l’Afrique possède des entraîneurs compétents et de grande qualité.
– Avant d’entamer le Mondial sud-africain dans quelques semaines, avez-vous toujours en mémoire le fameux match Allemagne-Autriche de 1982 ?
– Bon, je pense que ce qui est important, c’est que la FIFA a changé les règles après la rencontre de la honte qui a opposé l’Allemagne et l’Autriche. Malgré ça, l’histoire retiendra qu’il y a eu combine de match. Maintenant, il y a eu des regrets sportifs, car l’Algérie pouvait facilement passer le premier tour et aller encore loin dans cette Coupe du monde.
– C’est la troisième fois que vous allez driver l’Algérie en Coupe du monde, est-ce qu’on peut qualifier votre relation avec la sélection algérienne de relation amoureuse ?
– Tout d’abord, c’est un concours de circonstances si je suis là pour la troisième fois, surtout pour un entraîneur du continent africain, c’est absolument extraordinaire.
KAMEL HASSANI.