Saâdane : «Je quitte l’EN après le Mondial»

Saâdane : «Je quitte l’EN après le Mondial»

Dans cette première partie de l’entretien que nous a accordé Rabah Saâdane à Tunis, le coach national évoque d’abord les nouvelles règles du jeu qu’il évoquera avec ses éléments en France, en prévision de la CAN et la Coupe du monde.

Pour le coach des Verts, il est impératif de repartir sur de nouvelles bases et de tout éclaircir avant l’entame de ces deux importantes compétitions. Rabah Saâdane nous confie aussi que l’EN changera sa manière de jouer qui, jusque-là, était axé sur la vitesse et le jeu rapide et cela en raison des conditions climatiques en Angola.

Enfin, il affirme qu’il continue à suivre de très près les éléments susceptibles de renforcer les Verts après le Mondial, vu que certains joueurs prendront leur retraite internationale au vu de leur âge. La deuxième partie de l’interview, vous la découvrirez demain dans notre édition où le sélectionneur national parlera clairement du schéma tactique qu’il compte adopter à Luanda.

Les choses sérieuses commencent samedi avec un stage de 10 jours en France. Pouvez-vous nous dire en quoi consistera exactement ce regroupement ?

– D’abord, il faut savoir que les choses sérieuses ne se sont jamais arrêtées pour nous, d’autant plus que nous ne sommes du tout reposés après ces deux années durant les éliminatoires pour la CAN et l Coupe du monde. Donc, nous sommes vraiment saturés.

Pour ce qui est du stage précompétitif pour la Coupe d’Afrique du 26 décembre au 6 janvier, il sera décomposé en deux parties : la première du 26 au 30 décembre et elle sera consacrée à la régénération sur le plan technique, ainsi qu’à l’évaluation médicale, physique et physiologique des joueurs. Sur le plan organisationnel et vu que nous entamons une nouvelle phase, et bien on parlera des objectifs techniques et du nouveau règlement intérieur, puisque le précédent n’était pas complet.

Ah bon, un nouveau règlement intérieur ?

Tout à fait, et vu que le président de la fédération sera avec nous, on expliquera aux joueurs la ligne de conduite de l’équipe nationale, du moment que le statut de l’EN a évolué. Le but de cela, c’est bien évidemment de travailler dans une totale transparence et avoir une discipline dans la vie de tout le monde, que ce soit pour nous staff technique ou pour les joueurs.

Il faut savoir qu’il y a aussi des droits et des devoirs et donc, M. Raouraoua évoquera le nouveau barème des primes qui sera pris en considération lors de la CAN et de la Coupe du monde. Durant le stage en France, le président exposera tout ça. Nous sommes en Coupe d’Afrique et en Coupe du monde et on veut repartir sur des bases solides, c’est pour cette raison qu’on exposera aux joueurs les règles du jeu de ces deux importantes compétitions.

Et pour ce qui est de la deuxième phase ?

Et bien, celle-ci débutera le 1er janvier jusqu’au 6 et elle sera consacrée à la préparation de la première rencontre qu’on disputera face au Malawi. Vu qu’on entamera le vrai travail le 1er janvier, je considère qu’on n’a pas le temps de faire un match amical car il faudra durant ces six jours connaître et bien décortiquer le Malawi, avoir une idée précise sur l’état de forme des joueurs et surtout dégager l’équipe qui jouera ce premier match. En fait, j’estime tout simplement que nous avons d’autres priorités que de disputer une rencontre amicale durant ce stage.

Après l’autocritique que vous avez faite à la suite de cette qualification, quelles seront les choses à améliorer avant cette CAN ?

Le gros de mon travail lors de ce stage en France sera d’améliorer l’aspect offensif, puisque je demanderai plus de maîtrise dans le jeu, essayer de rester concentrés afin de conserver le plus longtemps possible le ballon, d’autant plus que le climat ne va pas nous avantager à Luanda avec la chaleur et surtout un taux d’humidité qui sera très important. Donc, améliorer notre jeu collectif sera le principal thème de travail qu’on développera avant la CAN, surtout qu’on ne dispose pas de beaucoup de temps avant la Coupe du monde. Il est donc impératif de stabiliser l’équipe en améliorant notre jeu collectif.

Sur le plan personnel, quelles sont les erreurs que vous éviterez à l’avenir ?

Vous savez, j’ai toujours dit que je suis un être humain et comme tout le monde, je peux me tromper. Mais bon, pour ce qui est des erreurs, je préfère les garder pour moi, ainsi que certaines remarques que je ferai à mes joueurs en France. Mais une chose est certaine, avec tout mon staff, on essaye d’être le plus objectif possible.

Vous savez, plus on avance et plus ça devient difficile.

A présent, on n’est plus une équipe méconnue comme on l’était au début de ces éliminatoires. Maintenant, nous sommes attendus par tout le monde et il faudra gérer cette nouvelle donne, que ce soit pour nous staff technique ou pour les joueurs, car l’effet surprise n’existe plus. Nous faisons partie des 32 meilleures nations dans le monde et tout le monde devra faire plus d’efforts, et moi en premier. Comme on dit, c’est facile d’être en haut de la fiche, mais ce qui est dur c’est d’y rester, même si je pense que nous avons tout à fait les moyens pour faire encore de bons résultats. Mais permettez-moi de préciser une chose…

Oui, allez-y…

Il y a une chose qui est importante, c’est de maintenir tout ce qui a été fait jusque-là pour être encore présents lors des deux prochaines CAN et la Coupe du monde au Brésil en 2014. C’est pour cette raison, d’ailleurs, que nous réfléchissons sur des nouveaux éléments, vu que certains joueurs sont dépassés par l’âge et ne feront plus partie de l’effectif après le Mondial. Ça se fera certainement sans moi, car il est clair que je partirai après le Mondial en tant que sélectionneur, mais je resterai pour aider car je dois vous avouer, que je suis claqué. On dit qu’il ne faut pas dépasser quatre ans en sélection, mais je pense qu’en Afrique, il ne faut pas rester plus de deux ans à la tête d’une équipe nationale.

Revenons à l’humidité, on a vu les joueurs étouffer au Liberia en seconde période, allez-vous leur demander de gérer leurs efforts en Angola ?

En fait, c’est très simple : Il faudra tout simplement jouer sur un autre rythme qui n’est pas du tout le nôtre, puisque nous sommes connus pour développer un jeu vif et rapide.

Donc, il est clair qu’on changera complètement notre façon de jouer à ce niveau-là, tout en essayant de gérer les matchs dans des conditions de jeu extérieures complètement différentes à celles de l’Europe et de l’Afrique du Nord. Sur le plan technique, cela voudra dire qu’il faudra savoir garder collectivement le ballon.

Savoir geler le jeu et jouer lentement afin de gérer les capacités physiques. Donc, c’est ce travail qu’on entamera début janvier. Comme vous venez le dire, les conditions climatiques sont semblables à celles du Liberia et de la Gambie où nous avions souffert. A l’époque, on ne savait pas gérer, mais là, il faudra apprendre à le faire si on veut prétendre à de meilleurs résultats sans pour autant mettre la pression sur mes joueurs.

Asma H. A.