9h15. Hall de l’hôtel Concorde Lafayette à Paris. Ambiance OSS 117. Costard gris, légère moustache grisonnante, regard lumineux et sourire en coin. Rabah Saâdane est au rendez-vous pour FootAfrica365.
Le sélectionneur algérien a tenu à nous rencontrer pour poursuivre l’entretien débuté à distance la veille. Confidences.
Rabah Saadane, l’Algérie vient de subir une cinglante défaite contre l’Eire à Dublin (3-0), êtes vous inquiet à deux semaines du Mondial ?
Non. Je pense que le score est sévère. Le premier but, nous sommes pris sur l’alignement. Le troisième est un penalty que je trouve généreux. Et puis, pour cette rencontre, j’ai présenté une équipe expérimentale. Notre défense était complètement décimée. J’ai préféré ménager Madjid Bougherra et Anthar Yahia. Je pense que si on récupère l’ensemble de notre effectif après le stage en Allemagne (ndlr : du 31 mai au 5 juin), on pourra aligner une bonne équipe au Mondial.
Partirez-vous sur le même schéma contre les Emirats Arabes Unis le 5 juin prochain à Nuremberg ? Allez-vous rejouer en 3-5-2 comme lors des éliminatoires ?
Oui, je le pense. Nous allons revenir à nos fondamentaux. S’ils sont opérationnels, nous allons remettre dans le bain Madjid Bougherra et Anthar Yahia. Avec Rafik Halliche, Ils se connaissent parfaitement et ont les automatismes nécessaires pour répondre présent au haut niveau. J’espère aussi incorporer au milieu de terrain Hassan Yebda.
Votre capitaine Yazid Mansouri sera-t-il titulaire ?
On verra le moment venu, en fonction de la forme de chacun.
En attaque, Karim Matmour sera-t-il de retour ?
Il est très incertain. Mais je pense qu’on va le laisser se reposer une semaine de plus. Il pourra ainsi guérir de sa contracture. Je vais le ménager, c’est un joueur sur qui je compte.
Lors de cette confrontation contre l’Eire, Boudebouz, Bellaïd, Guedioura, Mesbah, Kadir et M’Bolhi ont fêté leur première sélection. Arrivés sur le tard, comment se passe leur intégration ?
Je suis satisfait de mes choix. Après la CAN, il me fallait un banc de touche plus compétitif et des joueurs d’avenir. Ce sont des bons garçons, bien éduqués qui correspondent à l’état d’esprit que nous souhaitons véhiculer.
Slovénie, Angleterre et Etats-Unis, c’est un groupe relevé. L’Algérie peut-elle s’en sortir et accéder aux huitièmes de finale ?
Si nous récupérons nos blessés, nous pourrons présenter une équipe compétitive. Ce qui est clair, c’est que le match contre la Slovénie est clairement déterminant. Avec un bon départ, nous aurons un bon coup à jouer dans ce Mondial.
C’est votre troisième Coupe du Monde avec les Verts (1982, 1986 et 2010) un exploit pour un entraîneur africain. Quel sentiment cela vous procure-t-il ?
Un sentiment de fierté et beaucoup de bonheur. Mais le plus important, c’est de voir le peuple algérien vibrer. Ça faisait longtemps qu’on attendait ça. Cette équipe les réunit, et renforce la cohésion nationale. J’en profite aussi pour saluer la communauté algérienne en France et ailleurs. Les Algériens sont heureux d’être ce qu’ils sont. Et ils l’exhibent. Pour l’Algérie, c’est magnifique. Cet engouement est extraordinaire et j’espère qu’il se prolongera.
Rabah Saâdane aurait joué au Stade Rennais en 1971-72, l’information est souvent relayée dans les différents médias. Pouvez-vous nous le confirmer ?
Non c’est faux. Je vais mettre fin à un mythe. Je n’ai jamais joué en France. En revanche, je suis passé par Vichy pour suivre une formation d’entraîneur avec feu Georges Boulogne.
Propos recueillis par Nabil Djellit (Rédaction Football365/FootSud)