Saâdani poursuit le démembrement des structures du FLN, Après les mouhafadas, les Kasmas

Saâdani poursuit le démembrement des structures du FLN, Après les mouhafadas, les Kasmas

Saâdani n’en a cure de la contestation qui entoure sa gestion de l’ex-parti unique. Il paraît d’ailleurs indifférent à toute initiative prise par ceux qui lui reprochent d’émietter le FLN dans le seul et unique but de « se tailler un congrès sur mesure», estime ses détracteurs. Un congrès qui ne saurait intervenir avant la fin du premier semestre de l’année prochaine.

Dans ce sillage, le secrétaire général du Front de libération nationale a décidé, après les démembrements des mouhafadas dans les 48 wilayas du pays, de s’attaquer aux cellules de bases du parti, les Kasmas en l’occurrence. Lorsqu’il a été interrogé par les journalistes sur le pourquoi de la multiplication des mouhafadas, il a rétorqué que l’Algérie s’apprêtait à opérer un nouveau découpage administratif auquel le FLN devait s’adapter. Par conséquent, il fallait s’y préparer et ne pas attendre que de nouvelles wilayas se fassent jour.

En fait l’ex-président de la Chambre basse du Parlement veut prendre tout le monde de cours, en premier le mouvement de fidélité du FLN, dirigé par l’ex-coordinateur du parti Abderrahmane Belayat qui ne cesse de s’attirer les foudres du responsable intronisé le 29 août dernier. Celui-ci, qui reprochait en catimini à Tayeb Louh de mener la contestation au sein des mouhafadhs et de s’être rallié à Belkhadem et consorts pour prendre sa place, a fini par se réconcilier avec lui. Il faut savoir que le ministre de la Justice n’avait pas manqué d’exprimer son mécontentement en apprenant que de nouveaux mouhafadhs ont été installés à Tlemcen, sa ville natale sans qu’il n’en soit informé.

Interpellé par les députés de son parti en marge de sa présentation du texte sur le fonds de pension alimentaire, le ministre de la Justice s’était dit étonné et a contesté beaucoup plus la forme que le fond. C’est du moins ce qu’il a laissé entendre tout en expliquant à ses proches qu’il n’avait aucune ambition politique sur le parti.

Toutefois, certaines sources nous ont affirmé que sa supposée réconciliation avec Saâdani n’était que de la poudre aux yeux, car l’ex-ministre du Travail continue son travail de « sape » contre le secrétaire général du FLN, en montant les parlementaires du parti contre lui. Lesquels parlementaires, tout en exprimant leur colère devant la presse, dont certains ont été jusqu’à afficher publiquement leur opposition à l’ex-président de l’APN en donnant lecture d’une motion le dénonçant et appelant à la tenue d’un comité central extraordinaire, ont vite fait de rejoindre la salle « Wifak » de l’hôtel Aurassi pour répondre à la convocation de Saâdani qui a joué au parfait démocrate non sans limiter les débats aux stricts problèmes des activités parlementaires.

De l’autre côté, les partisans de l’ex-candidat aux présidentielles, Ali Benflis, dont certains sont restés dans le giron du parti et sont même membres du comité central, n’en démordent pas d’en découdre avec la direction du FLN quitte à s’allier avec leurs ennemis d’hier, ceux-là même qui avaient fait annuler le comité central en mars 2003. Année dans laquelle l’ex-parti unique est entré dans la crise, chronique au demeurant. Puisque dix ans plus tard elle n’a toujours pas été réglée.

Faouzia Ababsa