Saâdani triomphe de ses adversaires en attendant son plébiscite par les congressistes en tant que SG

Saâdani triomphe de ses adversaires en attendant son plébiscite par les congressistes en tant que SG

Amar Saâdani a réussi son pari de tenir un dixième congrès sans le moindre incident. Les travaux durant les deux premiers jours sont marqués par une grande sérénité doublée d’une forme de convivialité. On était vraiment loin des congrès à couteaux tirés, qui avaient marqué le parcours du FLN.

Saâdani va certainement couronner son triomphe par son élection en tant que secrétaire général à la tête du FLN. Ce sera probablement un plébiscite qui lui permettra d’asseoir solidement sa légitimité jusque-là mise en doute par ses adversaires, sous la conduite du plus virulent d’entre eux Abderahmane Bélayat, dont on dit qu’il est soutenu en sous- main par le général Toufik, le patron du DRS.



Amar Saâdani avait finalement raison de ne pas trop « calculer ». Finalement, ses adversaires comptent presque pour du beurre. Les nombreux journalistes, chargés de la couverture du 10éme congrès, s’attendaient à les voir faire du tapage, tenter de perturber les travaux, ne serait-ce que pour un ultime baroud d’honneur. Pas l’ombre d’un redresseur à la coupole du 5 juillet où se poursuivent les travaux depuis jeudi. Où sont-ils donc passés ? Que sont devenus les 111 membres du CC sortant, signataires de la pétition demandant le report des congés ?

Dés lors qu’ils n’ont pas participé aux travaux, ils se sont de fait exclus des structures organiques du parti et seront remplacés par d’autres qui seront élus par le congrès. Mais certains, qui se sont déjà repentis de leur dissidence comptent sur la mansuétude de Saâdani pour les repêcher, dans le cadre de son quota, en sa qualité de nouveau secrétaire général. Mais quelques-uns seulement. Pour les autres, il y a deux choix possibles : ou entamer une traversée du désert en attendant des jours meilleurs ; où, perdu pour perdu, continuer l’opposition anti Saâdani.

Sauf que la partie sera plus difficile avec un chef du FLN fort d’un plébiscite des congressistes. Aujourd’hui, ces opposants, qui ont eu le mérite de conduire une fronde, ne peuvent même plus solliciter l’arbitrage du président Bouteflika. Pour la bonne et simple raison qu’il a pris fait et cause pour Saâdani à qui il a exprimé un franc soutien en déclarant « Je tiens à exprimer toute ma considération à toutes les militantes et à tous les militants qui ont réussi à surmonter les difficultés conjoncturelles à travers une forte mobilisation, une vigilance accrue et davantage de clairvoyance pour la sauvegarde de leur parti et la promotion de son rôle à la pointe de la bataille d’édification de l’Algérie en la propulsant au rang des pays développés » a écrit Bouteflika dans son message.

Si la lettre de Bouteflika est un message fort, la présence de Abdelmalek Sellal à l’ouverture des travaux, écourtant même son séjour en Italie, n’en est pas moins significatif. « Je suis militant du FLN depuis 1968 » répondait-il jeudi aux journalistes qui trouvaient un peu incongrue sa présence au congrès, lui le Premier ministre censé être au dessus des clivages. Dans les coulisses du congrès, il se chuchote même que Sellal sera dans le prochain comité central. Peut-être une façon d’anticiper les choses en prévision de la prochaine constitution qui va octroyer la Primature au parti majoritaire.