Les salons organisés ces derniers mois par la SAFEX (Société Algérienne des foires et exportations) n’attirent plus de foule. C’est le cas notamment en ce mois de septembre où 3 salons professionnels sont organisés mais qui n’ont pas suscité d’engouement.
En effet, le 2ème Salon International de l’Industrie Minière «MICA» organisé du 26 au 28 septembre, le Salon National de la Formation et des Métiers d’Avenir «SAFEM» organisé du 27 au 30 septembre ainsi que le Salon International de l’Investissement Touristique et des Equipements «TOURISM INVEST» organisé quant à lui du 27 au 30 du mois en cours, n’ont pas drainé grand monde, y compris chez les professionnels des secteurs concernés.
Le palais des expositions, Pins maritimes à l’Est d’Alger est quasiment désert alors qu’il grouillait de monde à chaque foire. Les quelques restaurants qui fonctionnent à l’occasion des événements économiques qu’organise régulièrement la SAFEX sont également désertés.
Le 2ème Salon International de l’Industrie Minière «MICA, à titre d’exemple, aurait pu constituer un événement phare pour le secteur pour ce qu’il représente en termes de partenariat avec des firmes étrangères notamment.
L’événement est presque passé inaperçu si ce n’est quelques exposants algériens à l’image D’ELECT M, une compagnie algérienne qui a présenté au niveau du pavillon B, grâce à un partenariat avec une firme anglaise des groupes électrogènes révolutionnaires et des systèmes de contrôle et de maintenance à distance et en temps réel.
Il faut savoir qu’aucun responsable ne s’est déplacé à la foire alors que le ministre de l’Industrie était attendu pour inaugurer ce salon, qui revêt une importance particulière en ces temps de crise. Pourtant le secteur, en dépit justement de la crise financière du pays, offre d’énormes potentialités de développement et d’investissements.
En effet, selon les organisateurs de ce salon, 38 sites miniers sont proposés à l’exploration en Algérie à travers 21 wilayas, dont 13 sites de calcaire destinés à la production de granulats et sables concassés. 10 sites d’argile pour produits rouges, 10 sites de sable pour construction, 3 sites de sel pour l’industrie alimentaire, ainsi qu’un site de gypse pour la production de plâtre et un autre de tuf pour les travaux publics sont également proposés à l’exploration.
Les prévisions pour la production du phosphate sont de 6 millions de tonnes/an à l’horizon 2018 et 10 millions de tonnes à l’horizon 2020 contre 1,2 millions de tonnes de brut actuellement. La réalisation de quatre unités de transformation dont deux unités à Oued El Kebrit (Souk Ahras) et à El Aouinat (wilaya de Guelma) est par ailleurs prévue.
En outre, la valorisation de Ghar Djebilat devrait permettre une production de 10 à 20 millions de tonnes d’acier à l’horizon 2025.
Il faut rappeler que les importations de marbre sont évaluées à près de 500 millions de dollars/an.
Les projets dans la construction en Algérie génèrent une forte consommation de matériaux. Les estimations des besoins en granulats sont de 300 millions de tonnes/an alors que les estimations des besoins en sable sont de l’ordre de 150 millions de tonnes/an, selon les spécialistes. Le secteur pourrait, une fois la phase exploitation lancée, générer des milliers d’emplois et surtout permettre au pays une autosuffisance pour ce qui est de certains matériaux.
Le salon du tourisme n’est pas en reste. En dépit de l’importance du tourisme, les professionnels ou même les badauds ont déserté la foire cette année alors que d’énormes opportunités existent pour développer le secteur en Algérie.
Pourtant, une centaine de professionnels du tourisme et des équipements touristiques, dont des entreprises, des promoteurs, des institutions financières, des compagnies d’assurances et de porteurs de projets étaient attendus à Alger pour la première édition de ce salon international de l’investissement touristique et des équipements «Tourism Invest».
Le pessimisme ambiant amplifié par les dernières déclarations du Premier ministre semble avoir atteint le moral des acteurs économiques. L’absence d’engouement à travers les trois salons qui viennent d’être organisés est un signe qui ne trompe pas sur l’état d’esprit qui prévaut au sein de la sphère économique.