Sahara Occidental: l’accord Maroc-UE menace de compromettre une paix fragile

Sahara Occidental: l’accord Maroc-UE menace de compromettre une paix fragile

BRUXELLES – Le ministre sahraoui représentant pour l’Europe du Front Polisario, Mohamed Sidati, a indiqué mardi que l’accord agricole UE-Maroc interfère directement avec le processus de paix des Nations unies et menace de compromettre une paix déjà fragile entre le Sahara occidental et le Maroc.

S’exprimant lors de la réunion ministérielle UE-UA, tenu lundi et mardi à Bruxelles, M. Sidati, qui abordait l’accord commercial controversé Maroc-UE incluant les territoires sahraouis occupés, adopté mercredi dernier par le Parlement européen, a souligné que cet accord « interfère directement avec le processus de paix conduit par l’Onu pour le règlement du conflit au Sahara occidental et menace de compromettre une paix déjà fragile entre le Sahara occidental et le Maroc ».

« La Charte de l’Union africaine établit clairement l’égalité souveraine et le respect des frontières de ses membres, et nous exhortons l’UE à respecter cela à l’égard de tous les Etats membres », a-t-il insisté, soulignant, à l’occasion, qu’ »en tant que membre à part entière de l’Union africaine, nous espérons des engagements positifs et fructueux avec nos partenaires européens. Nous avons clairement exprimé notre déception face aux mesures commerciales prises par l’Union européenne à l’égard du Sahara occidental ».

« Nous croyons fermement que ces obstacles constituent des obstacles majeurs à la poursuite de l’intégration et de la coopération sur la base du respect mutuel et de nos principes communs dans la défense du droit international, des valeurs démocratiques, des droits de la personne et de la primauté du droit », a ajouté M. Sidati.

Le responsable sahraoui a ajouté qu’ »il est clair que le récent accord commercial UE-Maroc, incluant le Sahara occidental en violation du droit de l’Union et du droit international, témoigne également d’un manque de respect des principes de l’Union africaine et envoie un message profondément préoccupant quant au respect de la règle. du droit et de la sécurité au Maghreb ».

La veille, le Front Polisario a décidé de contester à nouveau devant la CJUE cet accord commercial controversé, affirmant que la bataille pour la préservation des ressources naturelles sahraouies constituera un facteur de pression déterminant sur l’occupant marocain.

Le Front Polisario a souligné que « la bataille se fera entre les organes judiciaires et exécutifs de l’Europe, d’autant plus qu’aucune partie ne reconnaît la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, y compris l’Union européenne elle-même qui l’a précisé dans sa dernière résolution sur l’accord commercial illégal Maroc-UE ».

L’UE doit soutenir sans réserve le processus de paix de l’ONU

A la même occasion, le ministre sahraoui a souligné que « le processus de paix des Nations unies sur le Sahara occidental est une rare opportunité que l’UE doit soutenir sans réserve et éviter toute mesure susceptible de compromettre le processus de réalisation du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui ».

« Il est donc inacceptable que l’UE reste seule sur la scène internationale pour reconnaître la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental – allant à l’encontre du droit international et du droit de l’UE », a-t-il dénoncé.

« Nous avons clairement indiqué que nous ne sommes pas opposés à de solides relations bilatérales entre l’UE et le Maroc, tant qu’elle est enracinée dans le droit international et ne viole pas les droits du peuple sahraoui », a expliqué M. Sidati.

« L’accord agricole UE-Maroc est illégal, et sape à la fois le processus de paix des Nations Unies et la réputation d’un membre de l’Union africaine », a-t-il encore rappelé.

Le ministre sahraoui pour l’Europe a également indiqué que les Sahraouis étaient « impatients de discuter avec nos partenaires européens de la nécessité de renforcer le soutien au droit international et des mesures nécessaires pour adopter une approche constructive du processus de paix des Nations Unies, qui contribue à promouvoir la sécurité, la stabilité et la justice dans l’ensemble de la région du Maghreb ».

« La réunion est une opportunité vitale pour l’Union africaine et l’Union européenne de consolider nos relations plus étroites, et explorer les domaines pour une coopération accrue à l’avenir ».

« Nous pensons que le renforcement des liens avec nos partenaires européens est essentiel pour investir dans la paix, la sécurité et la prospérité, et nous nous félicitons de ce sommet dans le cadre de nos efforts mutuels visant à promouvoir l’intégration économique au service de la paix, de la stabilité et de la prospérité ».

Dans son allocution, M. Sidati a ajouté que la réunion ministérielle est une opportunité vitale pour l’Union africaine et l’Union européenne de consolider nos relations plus étroites, et explorer les domaines pour une coopération accrue à l’avenir ».

La délégation sahraouie ayant pris part à la réunion UE-UA a été conduite par le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek.