Fort de son superbe isolement, fortement dépité par la réaffirmation sans équivoque du soutien de l’Algérie à la lutte du peuple sahraoui et à son droit inaliénable et imprescriptible à l’autodétermination, le Maroc continue dans la fuite en avant et défie ouvertement les Nations unies et Ban Ki-moon.
Ce faisant, et confortée par la protection de ses parrains au Conseil de Sécurité, Rabat met une fois encore le «processus de paix en danger, en refusant d’entrer dans des négociations directes avec le Front Polisario, a indiqué Boukhari Ahmed, le représentant du Front auprès de l’ONU. Il a révèle que « le Front Polisario a été informé officiellement que le Maroc refusait d’entrer en négociations directes », annoncées début novembre dernier par le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon. Plus grave encore, « le Maroc a réaffirmé à l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, Christopher Ross, qu’il ne remettrait plus les pieds au Sahara occidental », a ajouté Boukhari, à la veille d’un briefing, prévu par Ross au Conseil de Sécurité pour faire un état des lieux sur ses trois dernières visites dans la région. Avec ce double rejet, le Maroc « met une fois encore le processus de paix en danger », a regretté le diplomate sahraoui en ajoutant que le Conseil de Sécurité doit s’assurer demain de la coopération du Maroc lors de ce briefing. « Le Conseil de Sécurité doit protéger le mandat et le statut de l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, lequel se voit interdit de visiter le territoire pour lequel il a été désigné », a-t-il exigé. « Nous reformulons la question légitime : que reste-t-il sur la table (des négociations)? », s’est-il interrogé. Face à l’entêtement du Maroc, Boukhari a souligné « qu’il n’y avait plus de raison pour s’attendre à une coopération volontaire de sa part ». A ce propos, Boukhari dit s’attendre à « un message fort de la part du Conseil de Sécurité pour sauver le processus de paix qui est en danger et exercer les pressions nécessaires pour que le Maroc coopère d’une manière sincère et concrète avec Ross ». Aussi, « nous nous attendons à ce que Ross soit transparent et clair dans son briefing au Conseil de Sécurité afin de permettre à ses membres de disposer de tous les éléments nécessaires permettant de constituer une idée concrète sur les dangers qui pèsent sur le processus de paix », a-t-il tenu à relever par ailleurs.
Dans ce contexte, « le Conseil de Sécurité, et en vertu de ses prérogatives, est en mesure de faire une déclaration présidentielle de soutien fort et sans équivoque au secrétaire général de l’ONU qui avait demandé le 4 novembre dernier aux deux parties du conflit d’établir des négociations directes et véritables, afin de parvenir à une solution politique qui garantit au peuple sahraoui le droit à l’autodétermination », a soutenu Boukhari. Le briefing de Ross devant le Conseil de Sécurité, était attendu hier et sera suivi par la présentation d’un rapport détaillé au Conseil sur la mission du représentant personnel du SG de l’ONU.
M. B.