Sahara occidental occupé: une compagnie d’études sismiques polonaise cesse ses activités

Sahara occidental occupé: une compagnie d’études sismiques polonaise cesse ses activités

a086d0216110caa51950f6d2e2f75415_L.jpgVARSOVIE – Une compagnie d’études sismiques polonaise, travaillant pour le compte du Maroc au Sahara occidental occupé, a mis fin à ses activités et évacué d’urgence ses employés, après de fortes pressions notamment de la société civile qui ne cesse de dénoncer le pillage des ressources naturelles et la présence d’entreprises étrangères dans les territoires occupés.

« La décision a été prise pour des raisons politiques », a déclaré un employé de la compagnie pétrolière cité par le service de nouvelle polonaise RMF qui avait été en contact avec les 19 employés de la société, arrivés à l’aéroport de Varsovie samedi soir.

La compagnie qui opérait au Sahara occidental +Geofizyka Krakow+, était une filiale de la compagnie pétrolière appartenant à l’Etat polonais +PGNiG Group+.

En dépit des mises en garde envoyées par la société civile à l’entreprise, et malgré les préoccupations des Nations unies, la compagnie d’études sismiques polonaise a commencé des études sismiques pour l’exploration pétrolière en territoire occupé.

L’étude sismique se trouve complètement dans la partie du Sahara occidental qui est sous occupation marocaine. L’ONU a déclaré que cette exploration pétrolière au Sahara occidental « est une violation du droit international ».

Selon un rapport publié par Western Sahara Resource Watch, la société polonaise a travaillé sous licence avec « la société publique marocaine ONHYM dans le territoire occupé alors qu’aucun Etat au monde ne reconnaît le territoire comme faisant partie du Maroc. »

Ce sont les groupes sahraouis qui ont découvert l’origine des opérations de cette compagnie. Ils ont ensuite protesté contre les activités de celle-ci, selon la même source.

Selon des médias, la société polonaise a laissé tout l’équipement sur place, et le contrat avec les Marocains avait été rompu.

A rappeler que les forces d’occupation marocaine sont intervenues violemment, en juin dernier, pour disperser une manifestation des Sahraouis contre la présence de la société polonaise Geofyzyka Krakow au Sahara occidental.

« Cette société est engagée par le Maroc pour mener des études sismiques dans les zones occupées du Sahara occidental », avait déclaré alors le ministère des Territoires occupés et de la Communauté sahraouie établie à l’étranger, cité par l’agence de presse sahraouie, SPS.

Les manifestants étaient venus protester pacifiquement contre le pillage des ressources naturelles et la présence d’entreprises étrangères, comme la société polonaise Geofizyka Krakow, au Sahara occidental, violant ainsi le droit international et le droit du peuple sahraoui sur ses ressources naturelles, avait précisé la même source.

Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (CPS/UA), avait averti, l’an dernier, que les entreprises opérant au Sahara occidental occupé par le Maroc, « ne sont pas les bienvenues dans d’autres Etats membres de l’UA ».

En 2015, le Comité des droits économiques, sociaux et culturels, un organisme du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, avait, de son côté, exhorté le Maroc à respecter le droit du peuple sahraoui sur ses propres ressources.

Le Comité avait ainsi souligné l’importance de « consentement préalable, libre et éclairé » du peuple sahraoui à l’égard de l’utilisation de ses ressources, se faisant écho de la conclusion du Conseiller juridique des Nations unies en 2002: « Si des activités de prospection et d’exploitation devaient être entreprises au mépris des intérêts et de la volonté du peuple du Sahara occidental, elles contreviendraient aux principes de droit international ».