Sahara occidental: Rabat retire sa confiance à l’émissaire de l’ONU

Sahara occidental: Rabat retire sa confiance à l’émissaire de l’ONU

Le Maroc a accusé jeudi l’émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental Christopher Ross de mener un travail « partial et déséquilibré », quelques semaines après un rapport des Nations unies, et annoncé qu’il lui retirait sa confiance.

Le rapport de l’ONU mettait en cause des agissements des autorités de Rabat au Sahara occidental, territoire occupé par le Maroc depuis 1975. Dans un communiqué obtenu par l’AFP, le gouvernement marocain affirme que le travail de l’émissaire a été marqué par une « méthode déséquilibrée et partiale ».

« Les comportements contrastés de M. Ross s’écartent des grandes lignes qui ont été tracées par les négociations au Conseil de sécurité. Pour cela, le Maroc a décidé de retirer sa confiance » à l’émissaire de l’ONU au Sahara occidental, ajoute le communiqué.

« M. Ross s’est éloigné du mandat qui lui a été confié par le secrétaire général de l’ONU en sa qualité de facilitateur et qui consiste à aider les parties à parvenir à une solution politique », a ensuite déclaré à l’AFP le ministre délégué marocain aux Affaires étrangères Youssef Amrani.

L’Américain Christopher Ross avait été désigné en janvier 2009 émissaire spécial pour le Sahara par le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. Réagissant à l’attitude défiante du Maroc, M. Ban a affirmé avoir « toute confiance en Christopher Ross », selon le porte-parole de l’ONU Martin Nesirky.

Le ministre marocain des affaires étrangères, Saad Dine Otmani, avait rencontré Ban Ki-moon la semaine dernière pour lui faire part des « préoccupations » de Rabat à propos de ce rapport très critique envers les autorités d’occupation marocaines, accusées de compliquer le travail des Casques bleus de la Mission de l’ONU au Sahara occidental (MINURSO).

Le Conseil de sécurité avait ensuite adopté, le 24 avril, une résolution prolongeant d’un an le mandat de la MINURSO, tout en demandant au Maroc « d’améliorer la situation des droits de l’homme » dans ce territoire qu’il contrôle. La résolution met en avant la nécessité de mettre en place des « mesures indépendantes et crédibles » pour surveiller le respect de ces droits, en étendant son champ d’action.