La cote d’alerte est maximale. Déterminés à éradiquer le mal, des experts militaires algériens, mauritaniens, maliens et nigériens font front commun contre Al Qaîda au Sahel.
La coopération sécuritaire et militaire convenue entre les pays du Sahel avec la participation de l’Algérie, lors de la rencontre du mois d’août dernier à Tamanrasset semble, a priori, avoir suscité des réactions négatives telles que celles exprimées par Washington et Paris.
Citant des sources très au fait du traitement sécuritaire, un quotidien arabophone rapporte que la DCE française et la CIA exercent des pressions sur la Mauritanie, le Mali et le Niger, pour ne pas laisser le terrain libre à l’ANP pour commander les opérations militaires contre ce qu’on appelle Al Qaîda au Maghreb islamique connue également sous le nom du Gspc dont le noyau dur est en Algérie.
Il est logique que les Occidentaux veillent à préserver leurs intérêts dans la région, cependant il relève de l’absurde que l’on exerce de lourdes pressions pour bloquer tout un projet de coopération et initié tenu, faut-il le dire, par les chefs d’état-major de ces pays, premiers concernés par la sécurité et la stabilité de la région.
Dans ce contexte, une source diplomatique a confié sous couvert de l’anonymat que des pays occidentaux désirent dans leur ensemble participer à cette lutte contre Al Qaîda en apportant des aides, sans pour autant révéler la nature de ces aides.
En filigrane, l’aide militaire. Chose que l’Algérie a toujours refusé sauf peut-être au-delà de ses frontières.
Il était question de la création d’une cellule commune du renseignement entre les pays ayant participé à la rencontre de Tamanrasset.
Un projet devant permettre, à ne pas en douter, à développer les tendances manifestées pour la coopération et certainement une importante évolution de la lutte contre le terrorisme dans la région.
Normal, surtout que l’on sait qu’une vaste région, englobant notamment les bandes frontalières qui séparent l’Algérie, le Mali et le Niger, est devenue le théâtre de multiples opérations criminelles et actions terroristes.
Le défi est majeur. Les Américains en particulier et les Européens en général ne veulent en aucun cas être exclus du programme.
Il reste que le plus ardu à comprendre, selon le même quotidien, est le fait que les pays occidentaux refuseraient même la participation de l’Armée algérienne dans les opérations militaires dans la bande du Sahel !
Néanmoins, des sources sécuritaires algériennes ont confié que la lutte contre Al Qaîda, telle que convenue lors de la rencontre de Tamanrasset, sera respectée selon les accords dégagés, soulignant que l’Algérie adoptera la stratégie de défense de son territoire.
Concernant les opérations programmées dans ce sens, aucune information n’a filtré à ce sujet.
L’on apprend toutefois que les forces de sécurité sont sur le point de finaliser un plan d’ordre stratégique relatif à une opération dans le Grand Sud en accord avec les trois pays cités.
L’on cite qu’un responsable militaire malien a déclaré à Bamako, que cette finalisation concerne les points techniques devant permettre de lancer des actions militaires contre la criminalité et le terrorisme dans la région.
Sachant que l’Algérie a joué un rôle prépondérant pour apaiser la tension entre les Touareg et le gouvernement malien, elle a aussi mis à la disposition de ces pays une aide matérielle précieuse.
Nul doute que l’Algérie a pesé de tout son poids pour convaincre les Touareg à lutter contre Al Qaîda.
L’instabilité dans le Sahel menace l’ensemble de ses pays, conscients enfin, aujourd’hui, d’élever le niveau de coopération.
La réaction négative des Occidentaux ne peut être qu’un point positif au profit d’Al Qaîda, dont les intérêts n’ont plus de limites.
Reste à savoir comment vont réagir la France et les Etats-Unis qui sont dans l’expectative de ce qui va sortir du conclave militaire de ces pays, si le projet de coopération n’est pas compromis.
Ikram GHIOUA