L’ancien responsable du FFS a plaidé pour l’élaboration et l’adoption par référendum d’une nouvelle Constitution avant d’aller vers une élection présidentielle.
L’ancien détenu d’Avril 1980 et ex-premier secrétaire du FFS, Saïd Khelil, a été l’hôte, samedi soir, du café littéraire de Tichy pour animer une conférence sur le mouvement populaire.
Avant d’entamer sa conférence, Saïd Khelil a tenu à rappeler l’incarcération “politique” de K. Eddine Fekhar et de H. Gharmoul et a demandé leur libération. Ainsi, le conférencier a commencé par faire une rétrospective du combat du peuple algérien depuis le mouvement national jusqu’au mouvement populaire du 22 février, en passant par Avril 80, la création de la première Ligue des droits de l’Homme en 1985 et les événements d’Octobre 1988 et du Printemps noir de 2001. “Le combat d’un peuple est toujours long”, a-t-il estimé. Et de soutenir que “le mouvement populaire est l’accumulation de toutes ces luttes d’avant”. L’orateur est convaincu que cette “révolution du sourire” réussira à aller vers la transition démocratique. Néanmoins, le peuple, a-t-il déclaré, doit être vigilant face aux manœuvres du pouvoir et l’armée doit exprimer clairement sa volonté politique d’accompagner cette transition démocratique.
Et de soutenir haut et fort : “L’Algérie ne sera plus comme celle d’avant-22 février 2019. Gaïd Salah doit être raisonnable et écouter le peuple.” Une transition démocratique que M. Khelil soutient par “la mise en place d’un présidium piloté non pas par les résidus du système, mais par des hommes et des femmes politiques soutenus par le mouvement du fait qu’il y a une convergence vers cette transition, d’autant plus que l’élection du 4 juillet est compromise”. “Nous n’avons rien à inventer. Il y a des pays, tels que l’Espagne, le Portugal et l’Afrique du Sud, qui ont réussi leur transition ; nous n’avons qu’à nous inspirer de leurs expériences pour sortir de cette crise politique et travailler à l’avènement d’un État de droit avec ses corollaires”, a-t-il encore estimé.
Autrement dit, un État de droit qui sera consacré dans la future Constitution. Et, à ce sujet, l’hôte de la ville côtière de Béjaïa est plutôt favorable à l’élaboration d’une nouvelle Constitution avant l’élection présidentielle. “Il faut une nouvelle Constitution votée par le peuple avant l’élection d’un président de la République. Une Constitution qui garantira nos droits fondamentaux, à savoir les libertés démocratiques, individuelles et collectives, les libertés d’opinion, de culte, d’expression et d’égalité qu’aucun pouvoir à venir ne pourra remettre en cause”, précise-t-il. “À travers toutes les marches des vendredis, il y a une convergence des Algériennes et des Algériens vers un idéal démocratique afin de bâtir un État de droit et social”, a-t-il souligné. Pour parvenir à cet objectif, il faut rendre, soutient-il, la confiance au peuple, qui est le seul garant de la réussite de cette révolution par sa mobilisation et sa vigilance permanente, pour en finir avec le personnel du système qui a ruiné le pays depuis 1962.
L. OUBIRA