L’affreux meurtre du jeune Djamel Bensmail et surtout la réaction salutaire et sage de son père continu de susciter les réactions de la classe politique algérienne. Une réaction largement saluée et reconnue comme une action qui a évité d’autres meurtres et une situation de chaos.
Dans une vidéo postée sur sa page Facebook, l’ancien président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) Said Sadi, a tenu à saluer « la grandeur d’âme et la générosité du cœur » du père du défunt Djamel Benmail, qui a selon lui, sauvé le pays d’une guerre civile.
Lors de son intervention, Sadi a d’emblée déclaré : « Une fois de plus, notre pays vient de connaitre une tragédie qui a connu son paroxysme en Kabylie avec les incendies qui ont ravagé des milliers d’hectares, détruit des villages entiers et surtout emporté des dizaines de vies humaines et endeuillé autant de familles ».
« Deux éléments sont venus apporter des lueurs d’espoir »
Selon lui, ce désastre n’a pas pu être évité du fait de « l’imprévoyance, de mauvais choix ou simplement de déni ». Or, estime encore le psychiatre à la vocation politique, « deux éléments sont venus apporter des lueurs d’espoir malgré tout ce qui s’est passé ».
Il s’agit, selon l’intervenant, de l’élan de solidarité extraordinaire qui s’est manifesté immédiatement envers les victimes, au pays et chez la diaspora », et la « réaction du père de la victime qui a été assassiné et immolé à Larbaâ Nath Irathen ».
Sur ce dernier point, l’ancien premier responsable du RCD n’a pas hésité à faire l’éloge d’un père dont « la grandeur d’âme et la générosité du cœur ont probablement sauvé le pays d’une guerre civile ». Il mérite toute notre reconnaissance, selon lui.
S’exprimant autour du meurtre lui-même, l’intervenant a affirmé qu’il y a suffisamment de document et de vidéos pour comprendre exactement ce qui s’est passé lors du crime dont a été victime le jeune Djamel.
« Montrer le corps de la victime calciné est un acte d’irresponsabilité »
En outre, Sadi n’a pas caché sa surprise sur la conférence de presse tenue par la police considérant que son rôle n’était que d’enquêter puis de déférer ses résultats à la justice. « Il n’est pas normal que ce soit la police qui fasse la conférence de presse alors que l’on constate tous la discrétion de l’institution judiciaire notamment du procureur de la République », a-t-il expliqué.
Il ajoute à ce propos que monter la dépouille calcinée de la victime est un geste irresponsable. « Le fait de montrer le corps de la victime calciné en train d’être égorgé lors de la conférence de presse est un acte d’irresponsabilité majeur. Comme d’ailleurs le fait de monter les présumer coupables devant les caméras alors qu’ils étaient menottés », a souligné Saïd Sadi.
Dans le même sillage, Saïd Sadi n’a pas manqué d’aborder la question les auteurs des discours haineux qui ne ratent aucune occasion pour se jeter en insultes et propos racistes sur la Kabylie. Dans ce sens, il considère que c’est l’impunité dont ils jouissent qui a aggravé les passions.
Le plus grave selon lui, c’est que « ces propos sont tenus par une députée, par un sénateur, un ancien ministre qui est aspiré à être chef de l’État ou encore des notables de Mostaganem qui ont fait une proposition de l’ethnocide (…) pour atteindre le zéro kabyle en Algérie ».