L’ancien leader et fondateur du Rassemblement pour la Démocratie et la Culture (RCD), Saïd Sadi, a qualifié d’« usurpateurs » les 22 candidats à l’élection présidentielle prévue le 12 décembre prochain.
Dans une contribution publiée ce mercredi 30 octobre 2019 sur sa page Facebook, Saïd Said a indiqué que « les 22 usurpateurs qui croient pouvoir jouir de leur racket mémoriel le 12 décembre prochain sont motivés par des objectifs rigoureusement inverses de ceux qui ont mobilisé les militants de novembre 1954. Eux aussi rentreront dans l’Histoire. Pas par la même porte. Pas pour les mêmes raisons ».
Évoquant des « images inversées des pionniers de notre liberté », l’ancien leader du RCD a fait le parallèle entre les 22 candidats à l’élection présidentielle du 12 décembre prochain et le « Groupe des 22 », figures emblématiques à l’origine du déclenchement de la guerre de libération.
Le « Groupe des 22 » et les 22 postulants à la présidentielle
Il a rappelé que les figures emblématiques de la révolution algérienne « étaient 22 à avoir décidé de déclencher la guerre de libération nationale en 1954. Ils sont autant à vouloir enterrer l’espoir démocratique le 12 décembre prochain ».
Pour Saïd Sadi, cette égalité numérique n’est probablement pas fortuite. « Il ne s’agit plus seulement de déposséder l’Algérien de ses référents symboliques. Il faut les souiller », estime M. Sadi, en expliquant « pour que le plus indigne des hommes puisse se comparer au plus glorieux. Cette ignominie confirme l’ampleur du désastre national. Aucune valeur, aucun socle, aucun signe n’est épargné. Le replâtrage n’est plus possible. Il faut tout reterrasser ».
Saïd Sadi a rappelé ce qui allait devenir le fer de lance de la guerre de libération et l’acte fondateur d’une nouvelle République. « Le 24 juin 1954, 22 patriotes, jeunes pour la plupart, se réunissent dans une petite masure située dans ce qui s’appelait alors Clos Salembier pour préparer la libération de leur peuple. Ils devaient, pour ce faire, affronter l’une des plus grandes armées du monde et dépasser une crise déchirant depuis de longs mois déjà le plus important parti nationaliste qui avait perdu le fil de l’Histoire ».
Pour l’ancien leader du RCD, « les 22 étaient isolés mais ils avaient cette noblesse d’esprit qui repère et investit les moments féconds où la vie de l’Homme, pour être accomplie, sait s’élever à la hauteur des grandes causes qui le dépasse en tant qu’être singulier. Les 22 jeunes de 1954 ont gagné la plus belle des batailles : celle qui octroie une place dans l’Histoire ».
Saïd Sadi poursuit son parallèle entre les candidats et le « Groupe des 22 », en rappelant que le 27 octobre dernier, 22 individus déposent leur dossier « pour s’engager dans une imposture électorale condamnée par la quasi-totalité du peuple algérien ». Une élection rejetée par les citoyens algériens qui y voient, selon Saïd Sadi, « une opération commanditée pour maintenir le pays sous le joug d’un système politique ».
Ouramdane Mehenni