La présidente du Croissant-Rouge algérien a affirmé que près de 1000 réfugiés ont été transférés dans de très bonnes conditions et sans aucune difficulté.
La présidente du Croissant-Rouge algérien avertit. Saïda Benhabylès a reconnu l’existence des réseaux qui exploitent les réfugiés clandestins dans la mendicité et la prostitution. «Parmi les réfugiés nous avons trouvé 6000 femmes et 3000 enfants non accompagnés qui sont exploités dans la mendicité et la prostitution», a-t-elle déclaré. Contactée par nos soins, Saïda Benhabylès soutient qu’il faut rester vigilant pour mettre fin à ce désordre.
Elle a rappelé que le gouvernement nigérien a fait part, dans son communiqué, de l’existence de criminels qui activent au Niger et en Algérie. Effectivement, des enfants livrés à eux-mêmes envahissent les rues et les moyens de transport pour faire la manche. Des pratiques qui font bonne recette pour les réseaux clandestins. Devant cette situation, Saïda Benhabylès juge qu’il faut faire le tri. «Il y a des réfugiés qui fuient la pauvreté et qui sont à la recherche de travail et qui se disent prêts à rentrer chez eux à condition qu’ils trouvent un travail», a-t-elle affirmé. Le Croissant-Rouge algérien, qui est en contact avec les réfugiés tente de venir en aide aux personnes afin de faciliter leur retour avec une possibilité de trouver un travail.
Revenant sur les opérations de rapatriement, la présidente du Croissant-Rouge a assuré qu’elles se sont déroulées dans de bonnes conditions. Saïda Benhabylès a affirmé que les réfugiés ont été transférés dans de très bonnes conditions et sans aucune difficulté. «Des bus climatisés avec un fourgon de denrées alimentaires ont été mis à leur disposition», a-t-elle affirmé. Elle a indiqué que deux personnes n’ont pas été transférées à cause de leur état de santé. Voulant répondre à certaines ONG qui critiquent les opérations de rapatriement, Saïda Benhabylès dit que personne ne peut reprocher quoi que ce soit à l’Algérie.
«On ne transporte pas de la marchandise, mais des êtres humains», a-t-elle martelé avant d’ajouter: «On ne se comporte pas avec des gans et des masques». Notre interlocutrice admet que l’Algérie n’a pas su communiquer et vendre son image sur la prise en charge assurée aux réfugiés. Selon elle, des liens de solidarité ont été créés entre le Croissant-Rouge et les réfugiés. Ces derniers ont fait même l’objet de consultations médicales et des enfants ont eu leurs carnets de vaccination et des denrées alimentaires avant qu’ils ne repartent chez eux.
Etalant les détails, notre interlocutrice précise que lors des deux opérations de rapatriement menées au début du mois en cours, 900 Nigériens ont été transférés. Elle a rappelé, dans ce sens, que depuis le début des opérations en 2014 jusqu’au début de 2017, 18 640 Nigériens ont été rapatriés, pour un coût de 80 milliards de centimes. Interrogée sur les prochaines opérations, la présidente du Croissant-Rouge algérien a expliqué que cela ne dépendra pas uniquement du CRA mais du ministère de l’Intérieur et du département des affaires étrangères.
Saïda Benhabylès a fait part de l’absence de statistiques fiables sur le nombre de migrants en Algérie. «Les migrants africains se déplacent beaucoup, ils ne sont pas comme les Syriens qui sont dans les camps», a-t-elle reconnu. La présidente du CRA pense que le rapatriement n’est pas une solution en soi. «Il ne faudrait plus se contenter des rapatriements, il faut attaquer l’origine du mal», a t-elle suggéré en appelant les pays occidentaux à prendre leur part de responsabilité. Saïda Benhabylès s’est réjouie de la décision du gouvernement portant sur l’élaboration des lois régissant l’entrée et le séjour des réfugiés en Algérie.