Saïfi : « On ouvre une autre page »

Saïfi : « On ouvre une autre page »

Le capitaine algérien Rafik Saïfi s’est confié Luis Attaque sur les incidents en Egypte, qu’il veut désormais oublier pour aller chercher la qualification au Mondial.

Rafik Saïfi, quel est votre sentiment sur les violences dont vous avez été victime en Egypte ?

Ce qui s’est passé est trop grave. Ils nous ont dit de jouer le match et on l’a fait pour ne pas le perdre (sur tapis vert). Après le caillassage du bus, la moitié de l’équipe était vraiment touchée au moment d’entrer sur la pelouse. En plus, ça se passe dans un pays arabe, chez des frères soi-disant. Quand je vois ça, je m’excuse, mais il n’y a pas de frères. Si on en arrive là, il vaut mieux arrêter le football et faire un autre métier. Je préfère garder ma vie et ma famille. Parce que, si on avait gagné là-bas, il y aurait certainement eu des morts. C’est le pire souvenir de ma carrière et le dernier de ce genre, j’espère.

La FIFA aurait-elle dû intervenir ?

Plus qu’elle ne l’a fait en tout cas. Il y a toutes les preuves. Les Egyptiens disent qu’on a inventé mais il y avait les caméras. J’ai fait des vidéos avec mon portable et on voit tout : dans le bus, à l’extérieur, à l’intérieur. Maradona a dit deux mots et il prend deux mois de suspension, une amende. Là il n’y a rien du tout. Les délégués de la FIFA sont venus à l’hôtel et ont vu les trois blessés. Ils ont constaté, pris des photos, vu des vidéos. Il y avait toutes les preuves pour arrêter et repartir chez nous.

Comment s’est passé l’accueil au Soudan (le match d’appui contre l’Egypte se déroulera mercredi à Khartoum) ?

Ça change tout. On se croirait en Algérie. Le public était là avant qu’on arrive. Au niveau mental, on a essayé d’oublier. On ouvre une autre page. Ce sera un autre match sur terrain neutre, un match d’hommes. On va montrer qui on est et donner un petit peu de bonheur au peuple algérien, qui a souffert avec nous.