Les produits laitiers sont parmi les aliments les plus vulnérables quant à leur exigence de conservation. Le ministère du Commerce a alerté sur la saisie de lots de fromage en portion de la marque La Vache qui rit comportant des moisissures. A qui incombe réellement la responsabilité ?
Les services de contrôle de la qualité et de la répression des fraudes du ministère du Commerce ont saisi dernièrement près de 280 kilogrammes de fromage en portion La Vache qui rit pour présence de moisissures. Il s’agit effectivement de cinq lots, indiqués dans un communiqué du ministère, dont les références sont : Lot KA 130 16 (date de fabrication 09 mai 2016 ; date limite de consommation 08 mai 2017), Lot KA 2426 (date de fabrication 03 mai 2016, date limite de consommation 02 mai 2017), Lot KA 121 (date de fabrication 03 mai 2016, date limite de consommation 29 mai 2017), Lot KA 126 (date de fabrication 03 mai 2016, date limite de consommation 04 mai 2017), Lot KA 09916 (date de fabrication 03 mai 2016, date limite de consommation 07 mai 2017).
Des photos faisant état de ces moisissures, prises par des consommateurs, circulent également sur les réseaux sociaux. Le ministère de tutelle appelle, quant à lui, « à plus de vigilance lors de l’achat ou de la consommation de ce produit».
Ayant pris connaissance de ces faits par voie de presse, Bel Algérie a assuré que ses produits ont toujours répondu aux normes internationales de qualité et de sécurité que la marque s’est fixées et à de «nombreux contrôles quotidiens afin de garantir à nos consommateurs des produits d’une qualité sanitaire irréprochable». D’ailleurs, «les lots mentionnés ont été vérifiés et leurs bilans de contrôle attestent de leur conformité à ces exigences», a soutenu l’entreprise. En rajoutant que les moisissures dont il est question ne présentent cependant pas de risque pour la santé, même si elles sont consommées intentionnellement.
Dans ce cas de figure où la date limite de consommation est indiquée pour mai 2017, se pose alors la problématique du respect de la chaîne du froid dans le réseau de distribution. Or, plusieurs acteurs y sont impliqués, à commencer par le producteur, a rappelé le président de l’Association nationale des commerçants et artisans, Tahar Boulenouar. Celui-ci doit connaître ses distributeurs, a-t-il ajouté, surtout que son image de marque est entre leurs mains. La qualité du transport à assurer aux produits laitiers, entre autres, est également fondamentale. A ce propos, notre interlocuteur évoque certaines pratiques irresponsables comme le transport de produits alimentaires dans des véhicules poids lourds conçus pour le BTP. Ou encore des produits laitiers transportés dans des camions frigorifiques sans pour autant activer la chambre froide pour des économies de coûts.
Du côté des distributeurs, d’autres procédés mafieux sont avérés comme le trafic des dates de péremption des produits, principalement laitiers, ou l’interruption des étalages frigorifiques pour des économies de coûts encore une fois. Ajoutant à cela le problème récurrent des coupures d’électricité spécialement en période de hautes températures.
C’est incontestablement «le renforcement des contrôles sanitaires et de qualité» au niveau des producteurs, des transporteurs ainsi que des distributeurs qui pourra limiter ce type de pratiques frauduleuses préjudiciables à la santé publique, a insisté T. Boulenouar à l’adresse des autorités compétentes. Aussi, il appelle à «revoir les cahiers des charges liés à l’approvisionnement des cantines scolaires et restaurants universitaires car la corruption fait souvent fi des exigences sanitaires et sécuritaires».
Il y a notamment la nécessité d’agir par la sensibilisation des consommateurs afin de leur indiquer les réflexes à avoir avant l’achat de tout produit alimentaire, à savoir sa date limite de consommation, son origine, ses ingrédients, la qualité de son emballage … Puisque le prix à lui seul ne peut être le seul facteur déterminant l’achat.