Saison 2010 sans Ferrari ?

Saison 2010 sans Ferrari ?

La Scuderia a annoncé qu’elle ne participerait pas au Championnat du monde en 2010, si la FIA ne revient pas sur son projet de F1 « low cost ». Luca di Montezemolo dénonce un règlement arbitraire. Max Mosley, président de la FIA, est désormais dos au mur.

La Scuderia est passée à l’acte ! Après avoir menacé de se retirer si la FIA ne changeait pas le règlement de la F1 « low cost », avec un budget maximal de 40 millions de livres sterling (45 millions d’euros) par saison, Ferrari a annoncé qu’elle « n’inscrirait pas ses voitures pour le championnat du monde 2010 ». « Telles que les décisions s’annoncent et pour la première dans l’histoire de la F1, le championnat 2010 aura un règlement à deux niveaux, basé sur des règles techniques et des paramètres économiques arbitraires » , annonce un communiqué officiel. La F60 pourrait donc être la dernière née de l’écurie italienne, détentrice de 16 titres mondiaux constructeurs, 15 titres pilotes et présente en Formule 1, au cours des soixante dernières années.

Dans le communiqué de la Scuderia, Luca di Montezemolo, s’en prend indirectement au président de la FIA, Max Mosley : « Le conseil d’administration de Ferrari exprime également sa déception sur la méthode suivie par la FIA de prendre des décisions aussi graves sans concerter les constructeurs et les équipes. » De son côté, Max Mosley avait réaffirmé récemment sa détermination à faire passer son nouveau règlement, avec ou sans l’accord de Ferrari : « Le sport peut survivre sans Ferrari. Ça serait très triste. C’est l’écurie nationale italienne. »

Info ou intox ?

Plus tôt dans la journée, la Fédération internationale automobile se voulait pourtant optimiste malgré les menaces de plusieurs constructeurs dont Ferrari. « Quels que soient les changements décidés ces dernières années, les écuries ont toujours crié à la fin du monde : le parc fermé, le gel des moteurs, le passage du V10 au V8, le Kers. A chaque fois, certains ont clamé que la F1 allait disparaître. Ces expériences nous permettent de mieux résister aujourd’hui à l’hystérie ambiante. Les gens n’aiment pas le changement », expliquait ainsi le conseiller technique de la FIA Tony Purnell sur le site autosport.com.

Cette fois, la fronde des constructeurs semble plus sérieuse. Sur les dix équipes qui composent le plateau 2009, Ferrari est la quatrième à menacer de ne pas s’inscrire pour la saison prochaine, après Toyota et Red Bull (qui détient aussi Toro Rosso). « Des écuries actuelles, il n’en restera au maximum que deux ou trois à s’inscrire », avait même prédit Dietrich Mateschitz, le patron de Red Bull, en marge du Grand Prix d’Espagne. Partisan de la réforme et intermédiaire malgré lui, Bernie Ecclestone tente de calmer le jeu : « Ils ne sont pas stupides chez Ferrari. Ils ne veulent pas quitter la Formule 1 et nous ne voulons pas les perdre ».

Une déclaration d’amour qui n’a pas suffi à calmer les ardeurs à Maranello. Le nouveau règlement pour 2010 prévoit d’accorder des avantages considérables aux écuries qui accepteront de plafonner leur budget à 45 millions d’euros par an : ailerons avant et arrière ajustables, régimes moteurs non limités… Et le feuilleton ne devrait pas s’arrêter là. Dimanche à Barcelone, Mario Theissen et Martin Whitmarsh, patrons respectifs des écuries BMW et McLaren, ont signifié leurs réticences à l’idée du projet de la FIA. Juste avant le début de la saison 2009, Max Mosley a dû faire volte-face pour attribuer le titre pilotes au nombre de victoires, face à la révolte générale. En fera-t-il de même vis à vis du règlement budgétaire 2010 ? Réponse vendredi 29 mai à minuit, date butoir pour s’inscrire au championnat 2010.