Dans une démarche visant à garantir la stabilité financière des fonctionnaires et à répondre à leurs besoins essentiels, notamment à l’approche du mois sacré du Ramadan, le gouvernement a décidé de procéder au paiement des salaires du mois de mars 2025 via la méthode du « paiement à découvert« . Il s’agit du troisième mois consécutif où cette mesure exceptionnelle est appliquée, soulignant ainsi l’engagement des autorités à assurer la régularité des rémunérations malgré les contraintes budgétaires.
Selon une décision officielle du ministère des Finances, signée par la Direction générale du budget et la Direction générale du contrôle financier, un agrément exceptionnel a été accordé pour permettre le paiement des salaires des fonctionnaires et agents publics des administrations et établissements publics pour le mois de mars 2025. Cette initiative est fondée sur plusieurs textes législatifs, notamment la loi organique n° 18-15 du 2 septembre 2018 relative aux lois de finances, ainsi que les décrets exécutifs encadrant les modalités de gestion des dépenses publiques.
Le document officiel, consulté par plusieurs sources, précise que cette mesure s’inscrit dans une démarche proactive du gouvernement pour éviter tout retard dans le versement des salaires. « Cette décision reflète une vision économique responsable visant à préserver la stabilité sociale et à renforcer la confiance des citoyens dans les institutions financières de l’État », ont indiqué des experts financiers.
Un dispositif suivi par les instances de contrôle
Conformément à la première disposition du décret ministériel, cette autorisation est accordée à titre exceptionnel pour assurer le versement des salaires à découvert. La deuxième disposition précise que le paiement des rémunérations à découvert concerne les fonctionnaires des ministères et administrations publiques impactés par la restructuration gouvernementale, selon les documents officiels datés du 31 décembre 2024.
Les services compétents, notamment les contrôleurs financiers sectoriels et les comptables publics, sont chargés de veiller au bon déroulement de cette opération en assurant le suivi des paiements, la mise à jour des fiches de paie et l’ajustement fiscal des opérations effectuées à découvert. Le document porte les signatures officielles des hauts responsables des finances publiques, M. Hadj Amri, directeur général du budget, et M. Hadj Mohamed Sebaa, directeur général du contrôle financier et de la comptabilité.
Une continuité de la mesure exceptionnelle initiée en janvier 2025
Cette décision s’inscrit dans la continuité des mesures adoptées par le ministère des Finances depuis janvier 2025, où les salaires des fonctionnaires avaient déjà été réglés à découvert pour les mois de janvier et février. À la fin du mois de janvier, une première autorisation avait été accordée pour éviter tout retard dans le versement des salaires du mois de février 2025, assurant ainsi un paiement sans interruption pour l’ensemble des agents du secteur public.
Les responsables des finances publiques avaient alors souligné que cette initiative était nécessaire pour pallier un éventuel manque de liquidités et garantir aux fonctionnaires une continuité de leurs revenus malgré les défis budgétaires.
Un défi économique en période de Ramadan
Cette mesure survient dans un contexte économique délicat, alors que le pays s’apprête à accueillir le mois sacré du Ramadan début mars 2025. Durant cette période, les dépenses des ménages connaissent généralement une hausse significative, notamment pour l’achat de produits alimentaires et les préparatifs des festivités de l’Aïd.
En assurant le versement des salaires en temps voulu, le gouvernement cherche ainsi à éviter toute tension sociale et à préserver le pouvoir d’achat des fonctionnaires, qui représentent une part importante de la population active.
Toutefois, des économistes et observateurs financiers s’interrogent sur la viabilité d’un recours prolongé au paiement à découvert, une pratique qui pourrait à long terme affaiblir la trésorerie publique et générer des tensions budgétaires supplémentaires.
Un appel à une gestion budgétaire prudente
Si cette solution temporaire permet d’assurer la continuité des paiements et d’éviter des crises immédiates, elle pose néanmoins des défis sur le plan de la gestion budgétaire à moyen et long terme. Plusieurs spécialistes suggèrent des réformes structurelles pour optimiser les dépenses publiques et réduire la dépendance à des dispositifs d’urgence comme le paiement à découvert.
Le gouvernement devra donc, dans les mois à venir, trouver des solutions pérennes pour éviter que cette mesure ne devienne une norme et préserver la stabilité économique du pays.